Nous l’évoquions encore dernièrement en rendant compte des analyses publiées par le collectif ACDC (FDA Quotidien du 3/01/2007), les chiffres sur la baisse du chômage claironnés par l’UMP au pouvoir sont une véritable escroquerie intellectuelle. Le Canard enchaîné a pointé cette semaine, comme d’autres depuis longtemps, à commencer par Jean-Marie Le Pen, qu’« il suffit que l’ANPE multiplie les radiations » « pour que le chômage diminue ». Magouille soulignée par le dernier numéro de cet hebdomadaire qui rapporte que « les vrais chiffres du chômage 2006 » ont été « dissimulés pour cause d’élection ». On apprend ainsi que « dans la plus grande discrétion, l’Insee vient de prendre une décision unique dans son histoire : la publication de ses chiffres du chômage est renvoyée au lendemain de la présidentielle ». En effet, il y a deux semaines, « les ordinateurs » de l’Insee ont sorti « des résultats calamiteux qui montrent que le chômage ne baisse pas ». « Contrairement aux annonces gouvernementales », « le taux de chômage ne serait pas descendu à 8,7 % de la population active [niveau record depuis 2002] mais se stabiliserait à 9,2 % ». Mais « pas question d’avouer cet échec » car « ce constat est d’autant plus fâcheux », souligne l’auteur de l’article, « que Sarkozy ne propose pas une politique économique et sociale très différente de celle de Villepin ». Aussi « la deuxième semaine de janvier, les principaux dirigeants de l’Insee [se sont réunis] à huis clos et [ont jugé] plus prudent d’en référer à leur autorité de tutelle, le ministère de l’Economie. La décision qui tombe fait hurler les spécialistes des études statistiques de l’institut : leurs conclusions ne seront pas divulguées avant le lendemain des élections ». Avec l’UMP, c’est décidément le changement dans la continuité…