L’Espagne, qui a connu ces derniers mois des heurts dans le sud du pays entre immigrés et travailleurs autochtones, est désormais confrontée à la violence des bandes ethniques latinos. Les 20 et 21 janvier à Alcorcon, ville-dortoir de la périphérie de Madrid, plusieurs centaines de personnes se sont battues violemment. Une émeute qui a pour origine un différend banal opposant Espagnols et immigrés dominicains, et que la police a eu les plus grandes difficultés à endiguer. Le dimanche 21 janvier, rapporte Le Monde, « plusieurs centaines de jeunes Espagnols […] s’étaient donné rendez-vous. Accusant les Latinos de se livrer au racket et de faire partie de gangs importés d’Amérique latine, ils ont jeté des pierres aux forces de l’ordre et ont affronté la police antiémeute ». Aussitôt, certains médias, des deux côtés des Pyrénées, ont accusé des « groupes d’extrême droite » d’être à l’origine de ces débordements. Libération a bien sûr agité la menace « xénophobe », mais souligne cependant que « la plupart des habitants du quartier confient que ces affrontements devaient arriver un jour ». « On a tort d’y voir là de la xénophobie, dit une fonctionnaire née à Alcorcon. C’est une réaction contre les gangs latinos, qui prennent de plus en plus d’importance depuis quelques années. […] La police confirme que, à la faveur de la forte immigration de cette dernière décennie, quelque 1 300 jeunes latino-américains de la région de Madrid appartiendraient à des organisations à caractère violent, importées du continent américain, comme les Latin Kings, les Ñetas ou les Dominican Don’t Play ». Bref, le phénomène d’immigration massive produit à terme les mêmes effets un peu partout sur notre continent. Ainsi, en Suède, le 12 janvier, dans la ville de Söderhamn, deux gangs rivaux d’enfants, Suédois de souche d’un côté et d’origine immigrée de l’autre, « ont […] menacé de s’annihiler mutuellement », rapporte le site fdesouche.com. « La police qui considère ce problème très sérieusement craint que ce conflit […] puisse […] causer des victimes. Lasse Melin, porte-parole de la police locale, estime ainsi que la situation a gravement dégénéré ces dernières années et que ces gangs alignent désormais des effectifs pouvant atteindre de 20 à 30 individus ». Une nouvelle fois les autorités mettent en avant le « racisme » des autochtones, mais jamais celui des nouveaux arrivants. Encore une spécificité européenne…