La Fondation Abbé Pierre a publié jeudi son rapport sur les mal-logés. Selon les chiffres indiqués, 3 261 600 personnes connaîtraient « une problématique forte de mal-logement », parmi lesquelles 100 000 sans domicile fixe (SDF), selon les chiffres d’une étude de l’Insee de 2001. Notons incidemment qu’un rapport commandé par le gouvernement à Xavier Emmanuelli, révélait qu’au moins « 60 % des sans-abris sont des immigrés ». En outre, toujours selon la Fondation, 2 187 000 personnes vivraient dans « des conditions de logement très difficiles », dans des habitations sans confort ou surpeuplées. Enfin, le rapport avance le chiffre de 5 963 145 personnes « en situation de réelle fragilité à court ou moyen terme ». La mort de l’Abbé Pierre a été l’occasion de réactiver le débat sur le droit opposable au logement défendu par l’ensemble des partis de l’Etablissement et de ses candidats à la présidentielle. Ainsi, Nicolas Sarkozy a souhaité, comme le rappelle opportunément un dossier sur ce thème mis en ligne sur le site « La voix des Français », « que tout citoyen s’estimant lésé en matière de logement, d’emploi, ou de prestations sociales diverses [puisse] saisir le tribunal de son choix pour « obtenir justice ». Autrement dit, ceux qui ne peuvent pas payer un loyer, peuvent en revanche aller devant un juge pour exiger un logement et remédier ainsi à leur problème d’argent. Qui paiera ? L’Etat. Autrement dit, le contribuable ». Or, « les juges ne seront de toute évidence pas assez nombreux pour gérer une telle masse de contentieux. Par ailleurs, même en lançant séance tenante un gigantesque programme de construction de logements sociaux, il est matériellement impossible de reloger tous les demandeurs potentiels avant au moins seize ans ! Tout simplement parce que le parc immobilier français n’est pas en mesure de répondre aux attentes des demandeurs, même en poussant ces derniers à changer de ville, voire de région ».