Le Parlement français, réuni en Congrès à Versailles, vient d’adopter dans l’urgence, à quelques jours de la fin de la législature, trois réformes constitutionnelles scandaleuses.
D’abord, le « gel » du corps électoral en Nouvelle-Calédonie à son niveau de 1998. Il faudra que les citoyens français aient été installés depuis dix ans sur le « caillou », à la date de 1998, pour pouvoir participer au référendum « d’autodétermination », et désormais aussi aux élections provinciales et territoriales. Est-ce étonnant que ceux qui ont voté cette infamie soient les mêmes qui militent pour octroyer le droit de vote aux étrangers aux élections locales en Métropole ? Non. Il y a toujours deux poids, deux mesures.
Deuxième modification : le statut pénal du Chef de l’Etat, ou « après moi le déluge ». Car si le Président de la République conserve son immunité pendant la durée de son mandat, il peut désormais être destitué « en cas de manquement à ses devoirs », et plus seulement en cas de haute trahison. L’avenir dira si une telle réforme donnera lieu ou pas à une utilisation politicienne intensive. Avant et après Chirac « le voleur » : deux poids, deux mesures.
Troisième modification : la constitutionnalisation de l’interdiction de la peine de mort, déjà abrogée par la loi, ultime crachat d’un Chirac pratiquant l’idéologie gauchiste à l’état chimiquement pur. Lui d’habitude si soucieux de « précaution » (principe devenu également constitutionnel), ne l’applique pas quand il s’agit d’éviter que la vie d’innocents ne soient fauchée par la violence ou la barbarie. Il a rendu impossible l’application de la peine capitale en cas de guerre et plus difficile son rétablissement, alors que cette peine peut être l’arme de défense ultime de notre société si elle venait à être la cible d’une vague d’attentats terroristes meurtriers. Il faut aussi prendre conscience que la suppression de cette peine a produit des effets pervers, et notamment détruit la hiérarchie et la logique répressive de notre appareil pénal. C’est ainsi que Philippe Bidart, terroriste, assassin, condamné à perpétuité pour le meurtre de deux policiers et d’un gendarme, vient d’être libéré au bout de dix-neuf ans d’emprisonnement. Ses premières paroles d’homme libre n’ont pas été de compassion pour les victimes ni de regret et encore moins de repentir pour ses actes, mais un discours revendicatif et arrogant prouvant qu’il n’avait rien renié. Dans le même temps, Michel Lajoye, coupable d’avoir mis un pétard qui n’avait fait aucune victime et d’insignifiants dégâts matériels dans un bar fréquenté par des immigrés, continue de purger une peine entamée il y a également dix neuf ans. Il s’est vu refuser, lui, la libération conditionnelle si généreusement accordée à Bidart. Là encore, deux poids, deux mesures.
Les pouvoirs judiciaire, exécutif, législatif, sont tous en voie de décomposition. Le grand nettoyage de printemps est plus que jamais nécessaire !
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