Politique d’accueil de la vie, préférence nationale et CMU, mariage homosexuel, culture, pleine forme intellectuel et physique Jean-Marie Le Pen… Bruno Gollnisch a répondu clairement aux questions qui lui ont été posées avec une bonne dose de fiel, d’approximation et de perfidie. Sur les distributions de la soupe au cochon pour les SDF, le Délégué général du FN a tenu à poser nettement les termes du débat : « ce qui est choquant c’est que l’on déploie la force de l’Etat pour empêcher de distribuer de la soupe au lard aux Français les plus pauvres ». « Je respecte les interdits alimentaires des juifs et des musulmans, mais parce que les juifs et les musulmans ne peuvent manger de cochon, tout le monde doit en être privé ? Je trouve cela scandaleux, ce n’est pas ma conception de l’exclusion » a-t-il affirmé. Sur M6 mardi soir, l’intolérance, les préjugés, la bêtise, le sectarisme avait un visage, ce n’était pas celui de Bruno Gollnisch.
Parlons franc
Ce que l’on attend d’un chef d’Etat c’est la lucidité, la capacité d’analyse des phénomènes, la mise en perspective des problèmes, certainement pas de sombrer dans le pathos démagogique ou l’épanchement compassionnel qui cachent souvent des motifs inavouables. C’est pourtant cette clairvoyance, cette fermeté d’esprit que certains commentateurs politiques ont reproché à Jean-Marie Le Pen à la suite de l’entretien qu’il a accordé au quotidien La Croix publié mercredi. Le candidat de l’Union patriotique a été dans un premier temps taxé d’islamophobie. Et ce pour avoir constaté simplement que « la laïcité est le moyen de faire respecter la loi commune par toutes les religions. Certains s’y plient naturellement. Ce n’est pas le cas de l’islam, qui devra sans doute être rappelé à l’ordre ». Le président du Fn a encore noté que « dans son essence », l’islam a une « immense difficulté » difficulté à séparer (le domaine temporel du domaine spirituel) comme on le voit dans les pays où « les musulmans tiennent les commandes », seuls les Etats laïques, tel « l’Irak de Saddam Hussein » admettant « les religions différentes ». « Je suis contre l’organisation d’une hiérarchie musulmane que la religion musulmane n’a pas elle-même sécrétée » a encore affirmé Jean-Marie Le Pen interrogé sur le Conseil français du Culte musulman (CFCM), usine à gaz créée par Nicolas Sarkozy. « La loi de 1905 (sur la séparation de l’église et de l’Etat) reste une bonne base pour la cohabitation pacifique des religions. Pour moi la laïcité c’est la neutralité. Elle concerne non seulement les religions mais aussi la politique en particulier à l’école ». Ce sont ses propos de bon sens qui ont donc déclenché la polémique.