Interrogé sur le dossier Airbus, alors que 10 000 emplois en Europe, dont près de la moitié en France, vont être supprimés, Jean-Marie Le Pen a de prime abord noté que « toutes les occasions sont bonnes pour témoigner de la compassion des candidats quel que soit le sujet ». « Laissons les gens d’Airbus essayer de trouver les solutions » pour sortir de la crise, le fiasco actuel découlant pour une large part de la direction bicéphale franco-allemande a-t-il souligné, comme l’a fait Marine Le Pen le même jour, invitée de la « Matinale » sur Canal Plus. La directrice stratégique a affirmé que nous payons aussi dans cette affaire « la politique de l’euro fort de la Banque centrale européenne » (BCE), « la parité euro dollar ». Elle a observé au passage qu’à l’instar de Jean-Marie Le Pen, « l’ancien patron d’Airbus a même regretté que nous n’ayons plus notre souveraineté monétaire ». « La politique de la BCE ruine notre pays, si l’Europe veut aller dans le mur elle ira sans nous », mais l’UE peut aussi « changer de politique » car la France n’est pas la seule à en subir les conséquences » a-t-elle ajouté. Et au moment ou Mme Royal affirme qu’il s’agirait de renationaliser Airbus, Marine Le Pen a rappelé que c’était sous le gouvernement Jospin, que Dominique Stauss-Kahn a privatisé Airbus, relevant « le manque de cohérence » de la candidate socialiste… Pointant également les ratés de la direction d’Airbus – non maîtrise des coûts et des délais dans les grands projets comme l’A 380 et l’A 350- la directrice stratégique de la campagne a estimé que l’Etat pourrait mobiliser de nouveaux investisseurs français. Il s’agirait notamment d’inciter les banques – via leur fond d’investissement – à éventuellement participer au capital d’Airbus. Mais ce n’est certainement pas le rôle des « régions » comme le veulent les socialistes, dans lesquelles les impôts ont augmenté de manière vertigineuse, Conseils régionaux qui ne disposent d’ailleurs « que de l’argent des contribuables ». Enfin, au moment où le trio Royal-Sarkozy-Bayrou propose soit de faire revoter les Français sur la Constitution européenne par un référendum, soit de la promulguer en faisant passer ce texte devant l’Assemblée nationale, sachant que 92% des députés étaient pour le OUI en 2005 et 55% des Français pour le NON, Marine Le Pen a affirmé qu’il fallait respecter le NON des Français : « NON c’est NON, ou alors nous ne sommes plus en démocratie, mais dans une République bananière ». Il faut réfléchir à la mise en place d’une autre Europe, a-t-elle plaidé, « une Europe des nations, des souverainetés, des coopérations