Dans une ambiance très courtoisement hostile, Bruno Gollnisch était vendredi 30 mars l’invité de France Culture pour évoquer la campagne présidentielle. Le directeur opérationnel de la campagne de Jean-Marie Le Pen a dit ne pas être inquiet puisque Bayrou « prend des voix au PS et à l’UMP et contribue à ouvrir le jeu, la présence au second tour va se jouer entre 18 et 23% ». La conjoncture est favorable au candidat de l’Union patriotique a-t-il assuré, observant que les intentions de vote en sa faveur sont actuellement plus haute qu’en 2002 à la même époque. Bruno Gollnisch a relevé que la récupération, a minima certes, d’un certains nombre de valeurs, de symboles nationaux par Mme Royal et M. Sarkozy traduit l’inquiétude de ces candidats à l’heure où les Français reconnaissent que le FN « pose les bonnes questions ». Pareillement, le Délégué général du FN a ironisé sur le Ministère de l’Identité Nationale et de l’Immigration que le candidat de l’UMP souhaite mettre en place : pourquoi formule-t-il cette proposition « maintenant et non pas quand il était au gouvernement ? » a-t-il feint de s’interroger. Questionné sur le « ton différent » employé par le FN vis-à-vis de Sarkozy par rapport à Jacques Chirac, le dirigeant frontiste a souligné qu’ « il n’y a pas sur le plan doctrinal de différence entre les deux hommes », le président de l’UMP étant lui aussi « capable de dire tout et son contraire ». Pour autant, ce dernier ne manifeste pas « un comportement d’anathème et d’ostracisme absolu à l’égard du FN et de Jean-Marie Le Pen alors que Chirac a voulu nous exclure de la vie politique française ».