Alors que Jean-Marie Le Pen est crédité de 16% des intentions de vote dans le sondage CSA publié vendredi par Le Parisien, que Le Canard Enchaîné du 3 avril fait état d’une enquête d’opinion lui attribuant 18% des intentions de vote –du jamais vu pour le président du FN à quinze jours du premier tour d’une élection présidentielle –, le candidat de l’Union patriotique était ce 6 avril sur « la dalle » d’Argenteuil (Val d’Oise) à la cité du Val d’Argent. Il s’agissait pour Jean-Marie Le Pen d’une visite symbolique au cœur de ces « territoires abandonnés par les politiciens français », à l’endroit même où en octobre 2005, le démagogue Sarkozy avait déclaré qu’il voulait passer « la racaille » au « kärcher ». Si depuis cette date Nicolas Sarkozy est tricard dans les banlieues françaises, les journalistes présents ont pu constater que le président du FN a pu, lui, engager ce vendredi matin le dialogue avec les habitants de ce quartier d’Argenteuil, à peine troublé par quelques rares vociférations de militants de gauche. « Je ne suis pas venu ici faire un safari politico-médiatique mais vous donner un espoir réel pour votre avenir » a-t-il expliqué aux personnes qui se sont arrêtées pour le saluer. « Je veux prouver que pour la France nationale il n’y a pas de zone de non-droit », et « si certains veulent vous kärcheriser pour vous exclure, nous voulons vous aider à sortir de ces ghettos de banlieue où les politiciens français vous ont parqués pour vous traiter de racaille par la suite ». Jean-Marie Le Pen s’est fait le défenseur de « l’assimilation », dénonçant le mot « beur » qui a été imposé aux Français d’origine maghrébine « par la pensée unique ». « Vous êtes les branches de l’arbre France, vous êtes des Français à part entière » a-t-il encore affirmé, réitérant sa conviction que seule l’application de la nécessaire « préférence nationale » permettra de ne pas « laisser de manière anarchique pourrir les situations les plus délicates ». « Vous devez contribuer au redressement de la République française par le travail », « je n’oublierai pas les problèmes des habitants des banlieues (…). Je tiens à vous remercier tous de m’avoir permis de m’exprimer, là où même notre ex-ministre de l’Intérieur n’ose se rendre » a-t-il ajouté, précisant cependant qu’il ne définissait pas son action politique « par rapport à Nicolas Sarkozy ».