Le président du FN n’a pas manqué de réagir sur cette même antenne aux propos de Brice Hortefeux. Ce dernier, Ministre délégué des Collectivités Territoriales et bras droit de Nicolas Sarkozy, a déclaré vendredi dans Le Figaro que « sans abandonner le scrutin majoritaire », il s’agirait de « réfléchir à l’introduction d’une dose de proportionnelle. Cela peut concerner le Sénat (…) mais aussi l’Assemblée nationale ». Selon les calculs de M. Hortefeux, cela pourrait concerner « une soixantaine de députés sur 577 au total ». Or, le candidat de l’Union patriotique a relevé que cette aumône permettrait au Front National d’avoir dix députés. « Dix sur 577, ce sont les miettes que l’on donne en fin de campagne électorale pour essayer de faire croire qu’on n’est pas ce qu’on est », a affirmé Jean-Marie Le Pen. Alors que les medias se répandent en théories fantasmagoriques sur une alliance FN/UMP qui serait en train de se dessiner, le candidat de l’Opposition nationale a balayé d’un revers de la main les « faux espoirs » de M. Sarkozy qui confiait au quotidien Libération jeudi qu’il entendait bien récupérer l’électorat frontiste. « C’est exactement l’inverse qui risque de se produire. En prenant les thèmes de combat du Front National, M. Sarkozy rend à celui-ci de grands services, il le dédiabolise », les électeurs préféreront voter pour l’original plutôt que pour sa (pâle) « copie ». Dans un entretien accordé à Ouest France le 9 avril, Jean-Marie Le Pen notait pareillement que « tous (ses concurrents) viennent sur (son) terrain : les faits ont validé mes propositions. Mais je crois avec Gramsci que les victoires des idées précèdent les victoires électorales : au moment du choix, les électeurs préféreront l’original à la copie. Je note que dans les sondages, 15 à 18 % des gens n’osent pas dire pour qui ils vont voter : c’est probablement en majorité des gens qui votent pour moi. Je crois qu’il y aura une surprise, une fois de plus ».