« La défaite victorieuse de Jean-Marie Le Pen » c’est sous ce titre que La tribune de Genève a rendu compte le 25 avril de la victoire de Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle. Si le président de l’UMP a su capitaliser sur son nom de nombreuses voix issus de l’électorat national, « à y regarder de plus près, il s’agit plus d’un coup d’arrêt que d’une chute (pour Jean-Marie Le Pen et le FN) est-il expliqué. « Il y a cinq ans, la participation n’atteignait que 58,5% contre 85,5% dimanche dernier. En 2007, le chef frontiste pèse donc près de quatre millions de voix. Mais c’est surtout dans la guerre des idées que Jean-Marie Le Pen a remporté ses batailles les plus marquantes. Les commentateurs s’entendent au moins sur ce point: si Sarkozy est parvenu à dépasser 30% de suffrages, il le doit aux multiples plagiats qu’il a pratiqués dans les discours lepénistes. Parmi les emprunts au fonds idéologique de l’extrême-droite, le projet sarkozien de créer un ministère de «l’immigration» et de «l’identité nationale» a suscité un flot de réactions négatives venant de la gauche et même d’une partie des supporteurs de Sarkozy », le quotidien genevois citant ici Simone Veil. Mme Veil qui est à M. Sarkozy ce que Julien Dray est à Mme Royal ; l’incarnation de l’idéologie antinationale qui est le ressort même des convictions du duo qui partage, à quelques nuances près, les mêmes convictions, plus ou moins mises sous le boisseau le temps de cette élection. A savoir rendre irréversible la « société de métissage » par la poursuite de l’immigration et du regroupement familial, et la dilution de ce qui reste des souverainetés françaises dans le magma euromondialiste.