Nicolas Sarkozy a confirmé son opposition à l’introduction d’une dose de scrutin proportionnel pour les élections législatives –le FN souhaite de longue date son application pleine et entière-, dans un entretien publié mercredi par le quotidien Le Monde. Le président de l’UMP avoue de plus ne pas vouloir « proposer aujourd’hui le vote des étrangers », auquel il est favorable depuis longtemps, non pas parce qu’il aurait changé d’avis sur cette question mais parce que cela ferait « reculer le débat ». Comprendre que cela n’inciterait pas les électeurs frontistes qui ont voté pour lui le 22 avril à persévérer dans cette voie le 6 mai prochain et aux législatives….Pour les législatives justement « nous allons expliquer que si les Français veulent que Sarkozy tienne ses promesses sur la sécurité, l’identité nationale, il faut élire des députés du FN » a affirmé Marine Le Pen. « « Nos idées ont tellement bien marché qu’elles ont permis à Sarkozy de faire 30 % (…). Cela fait 25 ans que la droite attend un dirigeant de droite. Comme Nicolas Sarkozy a réussi à se donner cette image, il a siphonné l’électorat du FN. Pour forcer Nicolas Sarkozy à tenir ses promesses, il faut maintenant voter Front National aux législatives » a pareillement déclaré Bruno Gollnisch. Carl Lang a souligné de son côté qu’il faut que le « FN reprenne la maîtrise du terrain politique sur ses fondamentaux. On ne peut plus laisser Sarkozy gambader sur le terrain de l’identité nationale ! ». Un Front National qu’il ne faut pas « enterrer » s’inquiète Nonna Mayer, spécialiste « es droite nationale », chercheuse au Cevipof (Centre d’études de la vie politique française): « Il suffit que le futur président déçoive, ou que l’enjeu sécuritaire, ou celui du rapport à l’islam revienne en force » pour que le FN » en profite. « Le FN a surmonté la scission de 1998, il lui est déjà arrivé de repasser sous la barre des 10% (aux cantonales et aux municipales de 2001, aux européennes de 1999 et 2004) et de rebondir », explique-telle. Un rebond que le FN entend bien initier dès les législatives.