En attendant, pour séduire l’électorat patriote, M. Sarkozy se démène donc beaucoup, multipliant dans le même temps les clins d’œil aux électeurs de François Bayrou. Dans cette dernière ligne droite de la campagne, le président de l’UMP a donc fait taire son ami le député Yves Jego qui clame à qui veut l’entendre qu’il est comme M. Sarkozy favorable au droit de vote des immigrés ou encore le ministre UMP François Fillon qui s’est de nouveau prononcé début avril pour la poursuite d’une immigration qui dit-il, « enrichit l’identité française ». Car loin des beaux discours et des propos d’estrade, c’est aussi au bilan que l’on doit juger M. Sarkozy et à cette aune, son action au ministère de l’Intérieur est avant tout un accablant constat d’échec sur le front de la lutte contre la criminalité, notamment dans ses aspects les plus violents, qui n’a cessé d’augmenter depuis 2002. Dans Faits et documents, Emmanuel Ratier évoque également le laxisme de M Sarkozy dans le domaine de la lutte contre l’immigration clandestine. Ainsi sur les 239 immigrés clandestins qui occupaient le gymnase de Cachan, 201 ont été relogés aux frais du contribuable français. En dépit d’une fermeté affichée, l’ex ministre de l’Intérieur n’a nullement mis en pratique ses déclarations puisque le nombre de clandestins régularisés n’a pas cessé d’augmenter : 3314 en 1999, 7123 en 2002, 14 219 en 2005, 22 041, « record », en 2006 selon les chiffres de l’Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations. A la suite de la circulaire du 13 juin 2006 visant à restreindre les régularisations (elle abrogeait la régularisation de plein droit après dix années de présence, légale ou illégale, en France), celles-ci se sont au contraire accélérées (…). Les régularisations pour liens personnels et familiaux ont augmenté de 55% par rapport à 2005 (plus de 22 000 personnes). 6294 personnes ont été régularisées en tant que parents clandestins d’élèves scolarisés ».