L’appel à l’abstention du président du FN a déclenché une vive réaction d’un petit parti associé à l’UMP, le Centre national des Indépendants et Paysans. Sa présidente Annick du Roscoat a accusé mercredi Jean-Marie Le Pen de « tromper son électorat » en « refusant de faire barrage à la gauche ». Ce que le CNI ne dit bien évidemment pas, c’est que la politique que souhaite mettre en place M. Sarkozy s’apparente dans bien des domaines à celle de sa concurrente du PS, sur un sujet aussi important que l’assujettissement de notre pays à l’euromondialisme. Royal et Sarkozy sont par ailleurs tous deux partisan de la poursuite de l’immigration et veulent imposer politiquement « une société métissée » comme ils l’ont clairement exprimé pendant la campagne. Dans Le Figaro en date du 24 avril, François Fillon, conseiller de M. Sarkozy, qui déclarait dernièrement que l’immigration de peuplement, « enrichit l’identité française » a d’ailleurs dévoilé encore un peu plus le projet sarkozyste. M. Fillon a affirmé que « Nicolas Sarkozy constituera, s’il est élu, un gouvernement très ouvert, y compris au-delà du centre, sur la société civile et sur les minorités visibles ». Mise en avant militante des minorités dites visibles qui obéit à la vision américano-mondialisée et atomisée de la France qui est la sienne. Le 11 avril, les cadres et adhérents de l’UMP, issus justement des « minorités » et réunis au sein du Cercle de la diversité républicaine, crée par le député sarkozyste Yves Jego, ont d’ailleurs présenté lors d’une conférence de presse, un Livre blanc intitulé « La diversité, une richesse pour l’identité française ». Soit, était-il indiqué, « 35 propositions pour une diversité valorisée, assumée et en mouvement », dans l’esprit des propositions du parti socialiste ou des recommandations de SOS-racisme. M. Jego, partisan du droit de vote des immigrés, a déclaré à cette occasion que « M. Sarkozy est précurseur sur le thème de la discrimination positive. Nous avons voulu donner corps à ce principe en le déclinant en mesures concrètes ». Discrimination positive qui bafoue pourtant les principes républicains et les traditions françaises.