Un sondage sortie des urnes CSA-CISCO réalisé auprès d’un peu plus de 5 000 personnes pour le quotidien La Croix étudie de son côté « le vote du 22 avril en fonction de la religion et de la pratique religieuse ». On s’aperçoit à cette occasion que les électeurs se revendiquant comme catholiques (déclinés ici en trois catégories : réguliers, occasionnels et non pratiquants) ont voté à peu près comme l’ensemble du corps électoral puisque en moyenne 10% d’entre eux ont apporté leur suffrage à Jean-Marie Le Pen (3% pour Villiers), dont 11% des catholiques non pratiquants et 8 % des catholiques réguliers, peut être plus sensibles au mot d’ordre, souvent hélas teinté de progressisme et de cosmopolitisme, d’un certain clergé. Si 19% des catholiques avaient en moyenne voté Le Pen en 2002, cette partie de l’électorat a donc elle aussi choisi de se tourner assez massivement et avec beaucoup d’injustice vers l’euromondialiste Sarkozy qui a aussi réussi avec un certain succès dans cette tranche de la population son hold-up électoral . Notons encore que Nicolas Sarkozy malgré son activisme en faveur de la construction de mosquées financées par l’Etat ne recueillerait que 1% des voix des musulmans, payant peut être ici ses positions « atlantistes », un score auprès des musulmans équivalent à celui qui s’est porté vers Jean-Marie Le Pen. A contrario, les musulmans ont accordé 69% de leurs suffrages à Mme Royal (18% à Bayrou, 8% à Besancenot !). Ce qui confirme à la fois la clientélisation de cet électorat par la gauche, qui lui promet encore plus que M. Sarkozy, mais peut-être aussi sa radicalisation puisque Jean-Marie Le Pen avait recueilli 5% des voix des français de confession musulmane en 2002. Le sondage en question ne détaille pas le degré de pratique des mahométans sondés. Notons encore plus largement qu’il est des régions où le vote Le Pen a progressé le 22 avril, notamment en Corse, où le président du FN gagne 6 000 voix, dans le Pas de Calais (5 000 voix de plus), dans la Somme (plus de 1 200 voix supplémentaires), et dans la 12ème circonscription des Bouches du Rhône (600 voix supplémentaires). Une percée aussi du vote Le Pen sensible dans les DOM-TOM, notamment à la Réunion avec 8 958 suffrages gagnés par rapport à 2002. Et pour la belle anecdote signalons encore le village franc-comtois de Girefontaine qui a voté à 48, 65% pour Le Pen le 22 avril (près de sept points de plus qu’en 2002 !) ou cette commune de Côte d’Or, Eguilly, où Jean-Marie Le Pen arrive également en tête avec 42,22% des voix.