« Inverser la tendance aux législatives. Récupérer le vivier de voix qui était celui de Jean-Marie Le Pen au premier tour de la présidentielle de 2002, à tout le moins élargir l’électorat qui s’est porté sur son nom le 22 avril dernier. C’est l’objectif du président et des dirigeants du Front National » rapportait Olivier Pognon dans Le Figaro le 8 mai. « Il est nécessaire que nous ayons des députés, parce que sans cela les Français n’auront aucune garantie que M. Sarkozy et ses amis ne feront pas une politique pire que celle qu’ils ont menée pendant les années précédentes et qui nous ont amenés au désastre », a déclaré le 7 mai Jean-Marie Le Pen sur LCI. Surtout, le président du Front National a invité Nicolas Sarkozy à administrer la preuve qu’il entendait rompre avec les années Chirac et son ostracisme haineux vis-à-vis de la droite nationale, populaire et sociale. Il a ainsi fait part de son souhait que le nouveau président de la République veuille bien « manifester de façon claire qu’il n’entend pas constituer une majorité monolithique » en ne retombant pas dans les sordides manipulations du front ripoublicain de sinistre mémoire. C’est-à-dire que l’UMP n’appelle pas à voter « pour le candidat PS ou PC » lorsque celui-ci se retrouvera confronté au second tour face à un candidat FN. « En politique, nous sommes dans une matière vivante (…). Nicolas Sarkozy dit qu’il va changer les choses. S’il les change, on verra bien, M. Sarkozy va être maintenant face à ses promesses. Je suis à peu près certain qu’il ne les tiendra pas, quelle que soit éventuellement sa bonne volonté », Jean-Marie Le Pen précisant qu’il accepterait de « discuter » avec l’UMP : « je n’insulte pas l’avenir ! ».