Marine Le Pen a ensuite été interrogée sur le revers du premier tour pour l’élection présidentielle et l’élection assez confortable de Nicolas Sarkozy malgré les consignes d’abstention données par le président du FN à l’occasion du 1ER mai. « Est-ce le début de la fin du Front National ? » a-t-on demandé à la dirigeante frontiste. « Je ne le crois pas » a-t-elle assuré, notant d’abord que le nombre de votants entre les deux tours n’a pas significativement augmenté, que les votes blancs et nuls ont beaucoup progressé et que Jean-Marie Le Pen a lancé simplement un conseil d’abstention. « Peut être que ceux qui ne l’ont pas suivi s’en mordront les doigts d’ici quelques semaines ou quelques mois ». De plus on ne peut réduire cette élection à la simple « arithmétique », Marine Le Pen rappelant que le 22 avril Jean-Marie Le Pen a recueilli un million de voix de plus que lors des précédentes législatives. « Il est incontestable qu’il y a eu un phénomène de vote utile, que de manière extrêmement préparé, méticuleuse, depuis 2002, Nicolas Sarkozy cherche à coller au discours, aux thèmes de Jean-Marie Le Pen pour tenter de séduire les électeurs et il a réussi en partie incontestablement. Mais il y a réussi aussi aidé en cela par le second tour de 2002 beaucoup d’électeurs se sont dit que si Sarkozy applique ne serait-ce que 30% du programme du FN au moins il pourra être élu alors qu’avec Jean-Marie Le Pen on risque de vivre la même chose qu’en 2002. Le peuple a été trompé par Nicolas Sarkozy sur les grands sujets fondamentaux : sur l’immigration notamment ou il propose des mesures dérisoires face à cette immense problème. Le bilan de Sarkozy est accablant : régularisation de 55% de clandestins supplémentaires en 2006, le million de cartes de séjour de longue durée octroyés dans un pays qui compte des millions de chômeurs, il n’y a pas de grande mesure d’arrêt d’une l’immigration qu’il ne souhaite pas endiguer a-t-elle affirmé. Or, la priorité c’est de donner du travail à nos compatriotes plutôt que d’aller chercher de la mai n d’œuvre à l’étranger. C’est pourquoi il faut des députés FN pour obliger le gouvernement à stopper l’immigration. Interrogé sur l’avenir politique du Mouvement national, Marine Le Pen a dit que personne ne pouvait affirmer que le Front National ne pourra jamais être demain un « pôle d’attraction d’autres mouvements » pour accéder au pouvoir et appliquer les idées nationales. Ce que ne pourra pas faire Nicolas Sarkozy qui, restant inféodé à l’Europe bruxelloise, sera dans l’incapacité d’appliquer ses promesses.