Avec la présence de 11 ministres chiraquiens et de quatre socialistes au gouvernement, la volonté d’imposer au peuple la constitution européiste, de poursuivre les négociations pour l’entrée de la Turquie dans l’UE ou encore la confirmation par M. Hortefeux de la poursuite de l’immigration dite légale dans un pays qui compte des millions de chômeurs et de travailleurs pauvres, on peut douter plus que fortement de la volonté de l’UMP au pouvoir de rompre avec l’idéologie anti-nationale. Ce qui a fait dire à Jean-Marie Le Pen lundi 4 juin, invité de l’antenne de BFM-TV, que l’activisme européiste de Sarkozy notamment empêchait de toute façon toute participation du Front National au nouveau gouvernement. Président du FN qui a de nouveau mis le parti sarkozyste au pied du mur en lui demandant de bien vouloir administrer une preuve tangible de la fameuse « rupture » avec l’ère Chirac, claironné tout le long de sa campagne par le nouveau Président de la République. Ainsi le chef de file de l’opposition nationale a fait appel dans le cadre des législatives à la « discipline nationale », à savoir qu’un candidat UMP placé derrière un candidat FN à l’issue du premier tour se désiste en faveur du frontiste. « Cela me paraît normal et si cela se pratique et bien cela sera réciproque. C’est la règle du jeu. A gauche a-t-il ajouté cela s’appelle la discipline républicaine, à droite c’est la discipline nationale, mais sous Chirac cela ne se faisait pas ». La réponse de l’UMP n’a pas tardé, en l’occurrence celle de son secrétaire général Patrick Devedjian qui, sur i-Télé, s’est fait le fidèle gardien du dogme socialo-chiraquien en affirmant qu’ « il ne saurait y avoir d’accord avec le Front national » pour battre la gauche.