Notre vote concernant l’adoption de l’euro par Malte et Chypre sera identique à celui que nous avions émis pour la Slovénie: nous nous abstiendrons. Nous n’irons pas contre ce que nous espérons être la volonté consciente de peuples souverains.
Mais nous devons constater qu’un pas a été franchi: ce n’est pas à leur demande expresse, mais parce qu’ils remplissent presque les « stupides » critères de Maastricht, comme aurait dit M. Prodi, que ces pays doivent adopter l’euro. En a-t-on informé leurs citoyens? Au moins l’un de ces pays ne remplit pas les fameux critères et aucun des deux, semble-t-il, ne fournit les statistiques nécessaires à une évaluation correcte de leur état de préparation. Pourquoi se précipiter? Les dispositions pratiques et techniques du passage concret à la monnaie unique sont une grande inconnue. Et la capacité « d’absorption » de la zone euro, qui préoccupait en d’autres temps M. Langen, a disparu du paysage et de l’analyse.
Nous voici de nouveau face au syndrome de la bicyclette dont souffre paraît-il la construction européenne: si elle n’avance pas, elle tombe. Il faut à tout prix élargir la zone euro. Point! Il est vrai que le prix, ce sont les citoyens européens qui le payent !