Méthode globale fort décrié quant à ses résultats dans un pays qui selon une étude de l’Insee et de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), présentée dans le quotidien le Parisien le 21 juin, compte « 3,1 millions de personnes âgées de 18 à 65 ans, majoritairement des hommes (six sur dix), en situation d’illettrisme dans l’Hexagone, soit 9 % de la population concernée ». Selon cette étude « basée sur des tests menés sur un échantillon représentatif de 10 000 personnes », et ne prenant en compte que « les personnes ayant été scolarisées en France », « la moitié des illettrés vivent dans les zones rurales (28 % du total) et les petites villes (21 %), mais deux adultes sur dix sont concernés par l’illettrisme dans les quartiers dit sensibles « soit le double de la moyenne nationale ». Selon le linguiste Alain Bentolila, conseiller scientifique de l’Observatoire national de la lecture, « beaucoup de choses se jouent avant le CP, où 11 % des élèves débarquent déjà avec un déficit alarmant de vocabulaire. C’est comme si le massacre était programmé dès le plus jeune âge, à force d’erreurs et de lâcheté note-t-il. Pour en sortir, il faudrait évaluer les compétences en début de CP, puis en fin de CE 1 et à l’entrée en sixième. En fonction des résultats, on mettrait en place un système de remédiation, où certains élèves verraient différé – en échange d’un soutien réel – de quelques semaines, le passage en classe supérieure. Si l’on cesse la complaisance, nous atteindrons en seulement cinq ans le seuil de 4,5 % d’illettrés, comme dans les pays du Nord. ». La question est donc de savoir si le ministère de l’Education Nationale souhaite justement en finir avec cette « complaisance » là…