Deux remarques à propos des deux rapports que nous avons votés aujourd’hui, sur l’activité de la Banque centrale européenne et la zone euro.
La première, c’est que l’on a l’impression que l’on ne maîtrise rien en matière de monnaie unique. Elle existe, oui, et après ? Elle n’induit pas de croissance – ce sont les réformes budgétaires et structurelles qui lui sont liées qui sont réputées le faire -, pas plus qu’une convergence des cycles économiques, des performances, des taux d’intérêt pratiqués par les banques… Quant à la politique monétaire européenne, on ne peut que continuer à déplorer son inadéquation avec les besoins des États membres de la zone euro, les huit relèvements du taux directeur de la Banque centrale en dix-huit mois, leur motivation douteuse et l’absence persistante d’une quelconque politique de change.
On peut surtout noter, et c’est ma seconde remarque, que malgré le processus – que je considère illégitime – de réforme des traités, il n’est pas une seule fois question de remettre en cause l’objectif affiché de cette politique pour forcer enfin la Banque de Francfort à soutenir la croissance et l’emploi plutôt que la création idéologique d’une zone monétaire européenne. M. Sarkozy, qui joue à l’occasion les ministres des Finances, ne paraît pas en mesure de faire évoluer cette situation.