Prémisse de sa rentrée politique, Jean-Marie Le Pen était reçu le 30 août sur Radio Courtoisie dans le cadre du « Libre journal » de Martial Bild. Le président du FN y a évoqué sans détour la situation politique nationale, internationale mais aussi l’avenir de son Mouvement qui dispose certes d’atouts, mais qui a subi à l’occasion des élections législatives un revers sans précédent depuis vingt ans. De prime abord, le chef de file de l’Opposition nationale a été invité à préciser ses récents propos dans la presse sur Nicolas Sarkozy, que certains ont jugé complaisants. Jean-Marie Le Pen a expliqué qu’une critique fondée de la politique menée par le nouvel exécutif gagnait en force et en pertinence à partir du moment où ladite critique était objective, intelligente et ne travestissait pas la réalité. En l’occurrence il a donc tenu à noter la différence entre « le fond » et « la forme » chez le nouveau Président de la République. « La forme » c’est un homme qui annonce des mesures qui vont parfois dans le bon sens, qui l’a reçu par deux fois 45 minutes à l’Elysée en tête à tête pour « des entretiens courtois voire chaleureux », puisque M. Sarkozy « aime gagner la sympathie, la confiance, l’indulgence de son interlocuteur ». Pour ce qui est du « fond », le président du Front National reste toujours aussi sévère a-t-il confié. La fameuse « ouverture » est réservée à la gauche alors même que M. Sarkozy s’est évertué – avec un succès certain – à « capter les voix lepénistes », s’appuyant pour se faire sur « une grande puissance médiatique ». « Une captation des idées frontistes dont on pourrait se féliciter si cette démarche était sincère, hélas nous savons que Sarkozy n’appliquera pas le programme du Front National et que même si il le voulait, il ne le pourrait pas ! ». Et Jean-Marie le Pen d’observer encore que l’actuel Président de la République est toujours en campagne électorale et que « ses affirmations volontaristes ne suffiront pas » à arracher notre pays au marasme. « Les Français ne savent pas pour l’instant que c’est une politique de l’apparence, de la poudre aux yeux !».