Alors que l’OCDE vient d’annoncer une sérieuse révision à la baisse de la prévision de croissance française (1,8 %, au lieu de 2,2 % précédemment), qu’un sondage CSA publié le 4 septembre dans le quotidien La Tribune indique que 55% de nos compatriotes sont pessimistes pour l’avenir, une sévère hausse des prix frappe les ménages français en cette rentrée. Une augmentation du prix de l’essence, de l’électricité, des produits alimentaires : de 4 à 5 % pour les yaourts, de 5 à 15 % pour le pain, de 10 à 20 % pour les pâtes…Selon Luc Morelon, porte parole du groupe Lactalis, cité par Ouest-France le 30 août, ce phénomène de flambée des prix n’en est qu’à ses débuts, « les hausses les plus importantes sont à venir ». Comme le note fort justement un article mis en ligne sur le site altermedia « les raisons de la hausse ne sont pas toutes conjoncturelles. Les cours des matières premières augmentent depuis plusieurs mois comme le cacao ou le blé qui a pris 115 % en un an. L’Inde et la Chine, enrichies par la délocalisation de nos emplois, ont de gros besoins alimentaires et importent. L’ouverture de ces nouveaux marchés entraîne une pénurie chez nous. C’est le jeu de l’offre et de la demande (…) ». L’article de Grégory Gennaro publié sur ce même site relève de son côté que ces hausses du prix des produits agricoles sont expliquées par certains spécialistes – au delà des accidents climatiques, de la responsabilité des bio-carburant – « autant de surfaces cultivées, de maïs notamment, qui sortent du circuit agro-alimentaire pour celui de l’énergie » – par la « politique souhaitée, encouragée et organisée par Washington. Au Mexique, lié aux Etats-Unis par le traité de libre échange (TLC) de 1994, le prix de la tortilla a augmenté de moitié, provoquant des émeutes début 2007. L’éthanol a déjà affamé le paysan mexicain, il s’attaque désormais aux ménages français ».