Sans surprise, le Président du FN a souhaité l’instauration de la proportionnelle intégrale, afin de réduire la fracture « entre pays légal et pays réel », aux élections législatives, sénatoriales, européennes, régionales, cantonales et municipales, en s’appuyant « sur des mécanismes correctifs du type 49-3 pour l’exécution des budgets ». La représentation proportionnelle – avec un barrage à 3, 4 où 5 % pour éviter la multiplication des candidatures fantaisistes – est plus démocratique et plus juste, instaure une relation intime avec le peuple, et n’altère pas l’exercice du pouvoir pour peu que les hommes politiques fassent l’effort, souvent « éreintant » il est vrai, de constituer des majorités. Autre remède à la crise politique actuelle, à la dépolitisation des Français, il s’agirait également de permettre à un nombre suffisant d’électeurs, voire de parlementaires, de « provoquer l’organisation de référendums sur les grands sujets de société », « principe de démocratie directe ». Pareillement Jean-Marie Le Pen a souhaité que l’application de ce principe de la légitimité populaire au sein de l’autorité judiciaire. « S’il semble déraisonnable en France, traversée par les tensions que l’on sait, d’élire les magistrats, le peuple français doit intervenir dans la composition du Conseil supérieur de la magistrature » (CSM). Le FN propose donc qu’une partie du CSM, au moins 50%, procède de l’élection au suffrage universel direct, à la proportionnelle, idem pour le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA). « L’Europe a profondément bouleversé notre système institutionnel » et la volonté de Nicolas Sarkozy de faire adopter un mini-traité européen ne fait qu’accentuer ce processus, réduisant le rôle du chef de l’Etat à celui de simple gouverneur de province. Aussi le président du FN a-t-il rappelé que l’Opposition nationale souhaitait « rétablir les prérogatives et les droits de la nation France, réorienter l’Europe vers une Europe des Etats, des souverainetés nationales ».