Malgré le tollé populaire soulevé par sa gestion catastrophique des feux meurtriers qui ont ravagé le Péloponnèse en août, le parti « Nouvelle-Démocratie » du Premier ministre « conservateur » Costas Karamanlis a remporté dimanche les élections législatives avec 42,7% des voix devant les socialistes du Pasok emmenés par Georges Papandréou (38,4% des suffrages). Après dépouillement de 75% des bulletins, précisait une dépêche AFP, le KKE (communiste) et la Coalition de la gauche radicale (Syriza), obtiennent des scores plus importants que lors du dernier scrutin, avec respectivement 7,7% et 4,7% des voix. Mais l’événement politique de cette élection, selon tous les observateurs, est la percée de la droite nationale, rassemblée au sein d’une structure baptisée Laos (« Alerte populaire orthodoxe », Laos étant un acronyme signifiant « peuple ») qui a obtenu environ 3,8% des suffrages. Ce qui ouvre à la droite nationale hellénique, pour la première fois depuis 26 ans, les portes du parlement où une dizaine de députés patriotes devraient siéger. Le Laos est dirigé par l’eurodéputé Georges Karatzaferis, journaliste de formation, transfuge du parti Nouvelle-Démocratie dont il a été exclu en 2000. Se définissant comme « populiste », Karatzaferis milite pour l’inversion des flux migratoires qui, dit-il, menacent « l’homogénéité ethnique » de la Grèce, et accroît l’insécurité, mais aussi contre l’adhésion de la Turquie dans l’Europe. Pour couper court aux accusations de racisme et d’antisémitisme que lui prête le microcosme politico-médiatique, il a adopté il y a un mois une « charte » qui engage ses candidats à s’opposer « à tout phénomène de racisme, d’intolérance et d’antisémitisme ». Nouvelle concession au politiquement correct, notons aussi qu’il a refusé d’intégrer le groupe Identité Tradition Souveraineté (ITS) au Parlement européen… Pour autant le Laos compte de vrais amis du Front National. Parmi eux Makis Voridis, ancien président du Front Hellénique et fidèle compagnon du FN, qui a pris la parole, au nom des nationaux grecs à tous les congrès du Mouvement de Jean-Marie Le Pen. Agé de 42 ans, M. Voridis milite depuis l’âge de 16 ans et est un ami de vingt ans du député européen FN Carl Lang. En 1986, les deux hommes s’étaient rencontrés pour la première fois lors d’une réunion des jeunes du FN, du MSI, du Vlaams Blok et de l’EPEN, formation nationaliste grecque qui comptait un député au parlement européen en la personne de M. Dimitriadis, Makis Voridis étant le responsable de la branche jeune de l’EPEN . Il était aussi à la tête de la délégation grecque qui participa en avril 1988 à Strasbourg à la grande « Convention de la jeunesse d’Europe » co-organisée par Carl Lang et Martial Bild, alors co-directeurs du FNJ, dans le cadre de la campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen qui avait réuni 500 nationaux et nationalistes de toute l’Europe, de l’est comme de l’ouest. Makis Voridis a été ce dimanche le deuxième député du Laos le mieux élu avec 5,85% des suffrages.