Mais en homme-lige de Washington, le bon docteur Kouchner a également souhaité que l’UE prépare des sanctions contre Téhéran, en dehors du cadre de l’ONU, si les Iraniens persistaient dans leur refus de suspendre leurs activités d’enrichissement d’uranium ; sanctions jusqu’alors peu opérantes du fait notamment du soutien apporté à l’Iran par la Russie et la Chine. M. Lavrov a précisé que son pays ne souhaite pas de sanctions unilatérales contre Téhéran et que « la Russie s’inquiète devant les multiples informations selon lesquelles des sanctions militaires sont sérieusement envisagées contre l’Iran. Il est difficile de prédire les conséquences possibles pour cette région ». De son côté, le porte-parole du gouvernement iranien Gholam Hossein Elham a ironisé mercredi sur « l’amateurisme politique » de Kouchner. « Nous recommandons aux Français de présenter leurs propres vues et de ne pas répéter celles des autres », « à ne pas suivre les politiques perdantes des autres ». Jean-Marie Le Pen s’est ému mardi des « déclarations bellicistes » du ministre sarko-socialiste Kouchner « qui participe à une stratégie de tensions internationales strictement alignée sur les politiques israéliennes et américaines ». « Je ne suis pas forcé de croire les Iraniens qui affirment ne pas avoir de programme militaire, mais je ne suis pas forcé de croire non plus que la possession par l’Iran de la bombe aurait des conséquences plus graves que la possession par Israël ou le Pakistan ou la Chine, ou l’Inde de l’arme nucléaire », rappelait le président du FN dernièrement. Invitée lundi de RMC info, Marine Le Pen a condamné l’alignement de notre diplomatie sur les Etats-Unis dans ce dossier iranien, qui s’explique par « l’atlantisme » du duo Sarkozy-Kouchner. Et la vice-présidente du FN de citer « la tape dans le dos de Sarkozy à Bush », le renforcement annoncé de notre présence militaire en Afghanistan ou encore le reniement par le chef de l’Etat de ses promesses électorales sur la Turquie, avec la préparation de l’adhésion de celle-ci à l’Union européenne – un souhait de longue date de Washington… – comme participant de cette vassalisation de notre politique étrangère. Car même si M. Kouchner a finalement clamé son attachement à la voie diplomatique dans la crise iranienne, les accents menaçants qui ont été les siens les jours précédents s’inscrivent dans la continuité des propos tenus fin août par Nicolas Sarkozy…