En guerre avec son ex-allié, le Président socialiste du Conseil régional de Picardie Claude Gewerc, le député communiste Maxime Gremetz avait porté plainte pour diffamation contre M. Gewerc, celui-ci ayant affirmé que Gremetz devait son élection à l’Agence régionale d’hospitalisation grâce aux voix des élus FN. Le 29 juin 2006 le tribunal correctionnel d’Amiens jugeait de l’affaire. Appelé comme témoin à la barre, le président du groupe FN de Picardie, Michel Guiniot, avait confirmé que Maxime Gremetz avait bien fait la démarche de lui demander ses voix, par l’intermédiaire de l’élu communiste Olivier Chapuis-Roux ; ce dernier avait confirmé les propos de Michel Guiniot. Le frontiste avait expliqué les raisons (tactiques) qui l’avaient poussé à accorder les voix du FN à Gremetz : « ce vote en faveur de M. Gremetz était une façon de peser sur la vie politique (…) cela pouvait avoir comme conséquence de lézarder un peu plus la majorité. D’ailleurs depuis la lézarde est devenue un gouffre ! ». L’habile manœuvre frontiste avait en effet contribué fortement à faire imploser la majorité socialo-communiste. (FDA Quotidien du 7/07/2007). Les vociférations de Gremetz ne l’avaient pas empêché de perdre son procès, y compris devant la Cour d’Appel le 21 février dernier. Le 15 septembre, apprenant que la Cour de Cassation venait de rejeter le pourvoi intenté par cet élu communiste, Michel Guiniot s’est félicité de ce que Gremetz ait perdu définitivement : « cette affaire de politique interne à l’Assemblée Régionale n’aurait jamais pris le chemin des tribunaux si M. Gremetz n’avait pas espéré que ceux-ci confortent son image de (faux) pourfendeur du Front National ». « Toujours membre du Conseil d’Administration de l’Agence Régionale d’Hospitalisation par le vote des élus Front National qui lui ont ainsi donné une belle leçon de démocratie, démissionnera-t’il demain ? » s’interroge encore Michel Guiniot. Poser la question…