Les régimes spéciaux coûtent à peu près cinq milliards d’euros par an aux contribuables français, environ 10% des déficits publics, l’urgence à réformer apparaît donc réelle. L’objet principal de l’ire des cégétistes et consorts serait donc que soit enfin appliqué le concept de « l’équité », que tous les agents de la fonction publique, comme les salariés du privé, cotisent selon les mêmes règles et liquident leurs pensions selon les mêmes règles de calcul. Au nom de quel principe les agents de la SNCF échapperaient à cette remise à plat ? Une mesure qui ne concernerait pas les personnels de la RATP qui bénéficient d’un régime spécial qui est, c’est rare, excédentaire, ce qui le met à l’abri de cette réforme, puisque ledit régime ne dépend pas des versements des autres régimes spéciaux ou de l’Etat pour payer ses pensions… La SNCF, soulignons le aussi, coûte chaque année à l’Etat, 68,5 milliards de Francs, plus de 10 milliards d’euros, soit plus que les budgets cumulés de la Justice, des affaires étrangères, de la culture et de l’environnement. Une entreprise qui envoie une partie de ses employés en retraite à 50 ans, les autres à 55, privilèges bien évidemment financés par les salariés du privé qui payent les deux tiers du coût de ces retraites anticipées. Ce qui n’empêche pas la SNCF de cumuler chaque année un nombre record de journées de grève. A la RATP, où les grèves contre la réforme annoncée s’annoncent importantes, on travaille en moyenne 20% de moins que dans le secteur privé, l’absentéisme y est deux fois plus élevé, on part en retraite 25% plus tôt que dans le privé, les salaires y sont cependant 20% plus élevés et les retraites 60% plus élevées. Cherchez l’erreur…