Après la prestation du chef de l’Etat jeudi soir, les commentateurs ont une nouvelle fois souligné, à raison, les grandes qualités de communiquant de M. Sarkozy. Il faudrait être en effet d’une particulière mauvaise foi pour ne pas constater les talents de bonimenteur du personnage. Pour le reste nous savons à quoi nous en tenir entre ce qui relève de la stratégie de séduction et la réalité. Derrière le refus affiché de la Turquie dans l’Europe, Sarkozy veut le mini traité européen qui rend à terme l’adhésion d’Ankara inéluctable. Derrière l’annonce lénifiante sur une France qui ne veut pas s’impliquer dans une guerre contre l’Iran, la diplomatie sarkozyste soutient comme jamais le grand frère Bush et ses faucons. Derrière la grande déclaration sur son souhait de mettre en place des quotas d’immigration, Sarkozy refuse les solutions de bon sens pour inverser et stopper les flux migratoires, comme le prouve une nouvelle fois le projet de loi adopté – voire notre précédente édition. Pareillement Nicolas Sarkozy a affirmé qu’il ne voulait pas « transiger sur les principes » qui le conduisent à engager la réforme des régimes spéciaux de retraite pour atteindre une durée de cotisation de 40 ans pour tous. Ce qui met Sarkozy au pied du mur relevait Jean-Marie Le Pen jeudi sur France Info – voir plus haut. D’ores et déjà une grève des cheminots est prévue le 18 octobre. Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a répondu le 21 septembre dans un entretien accordé au quotidien Ouest-France à ce qu’il estimait être un « ultimatum » du chef de l’Etat. Il a ouvert à son tour les hostilités en rappelant que lors du conflit de 1995 sur le même sujet, « l’opinion publique » n’était « pas favorable au départ du conflit ».