Marine Le Pen a ainsi souligné que si Nicolas Sarkozy a multiplié depuis 2004 les déclarations plus ou moins solennelles contre l’adhésion d’Ankara, si le chef de l’Etat a encore affirmé la semaine dernière qu’il ne croyait pas que « la Turquie ait sa place en Europe », tout en souhaitant qu’elle puisse bénéficier d’un « véritable partenariat », il prépare bel et bien l’entrée de ce pays dans l’UE. Et la dirigeante frontiste de pointer quelques indices de taille qui ne trompent pas. Le fait qu’en juin 2007, les représentants du gouvernement français auprès de l’UE aient voté en faveur de la poursuite du processus d’adhésion, que le 28 août dernier devant la conférence des ambassadeurs, Nicolas Sarkozy ait officiellement et publiquement admis le principe de l’adhésion de ce pays musulman et asiatique. Last but not least, le 14 septembre le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, le socialiste Jean-Pierre Jouyet, auditionné par le Comité de réflexion sur les institutions présidé par Edouard Balladur, a envisagé clairement une suppression de l’obligation de consulter les Français par référendum pour les futures adhésions à l’UE (FDA Quotidien du 19/09/07). M. Balladur s’est prononcé pareillement lundi sur LCI pour la suppression dudit référendum. Ouvrons ici une parenthèse pour rappeler que ce fut pour rassurer nos compatriotes, largement hostiles à l’entrée de la Turquie dans l’UE, que Jacques Chirac avait tenu à faire adopter par les parlementaires l’article 88-5 de la Constitution prévoyant que toute nouvelle adhésion d’un Etat à l’Union européenne soit soumise obligatoirement à référendum. Or le quotidien Le Parisien en date du 25 septembre, dans un article intitulé « L’Elysée prêt à enterrer le référendum sur la Turquie », cite le ministre des Affaires Etrangères, le socialo-mondialiste Bernard Kouchner lequel affirme qu’à l’instar de Jean-Pierre Jouyet, ou de son conseiller spécial Henri Guaino, Sarkozy « souhaite » que l’article prévoyant de consulter les Français sur toute nouvelle adhésion à l’UE soit supprimé. « Je ne crains pas de révéler ce secret » précise M. Kouchner toujours fin diplomate…