Œcuménisme européiste aussi puisque le socialo-sarkozyste Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, était lundi à Vaulx-en-Velin (Rhône) accompagné de son homologue allemand, Gunter Gloser, pour y rencontrer des « associations de quartier ». Avec des trémolos dans la voix, M. Jouyet s’est émerveillé de la vie dans cette commune, préfiguration de la France de demain qu’il appelle certainement de ses vœux, où cohabitent des adultes de 50 nationalités différentes… en attendant que leurs enfants soient transformés en bons français de papier par les grâces de l’Etat UMP et du droit du sol.
Jean-Pierre Jouyet en a profité pour indiquer que la « politique d’intégration » sera une priorité forte » de la présidence française de l’Union Européenne, qui débute le 1er juillet 2008, et que cette petite visite avec M. Gloser avait pour avantage de « préparer concrètement » le sommet franco-allemand du 12 novembre à Berlin sur ce même thème. En propagandiste de la France plurielle, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes a ajouté, dixit l’AFP, qu’il avait voulu montrer à son collègue d’outre-Rhin « un exemple concret de ce que pouvait être une politique d’intégration et d’implication citoyenne en France. Cette ville était devenue symbole d’émeutes et près de 20 ans après, on y revient, on s’y trouve bien et on voit une mobilisation citoyenne sur tous les aspects de la vie sociale ». Décidemment bien déconnecté du réel – dans le meilleur des cas – M. Jouyet semble ignorer que les Français de souche qui vivent à Vaux-en-Velin ne songent qu’à en partir dès qu’ils en ont les moyens ou l’opportunité, leurs enfants n’ayant souvent comme autre choix que celui de l’intégration… à rebours.