D’origine pakistanaise, notaire de profession, Sayeeda Warsi, 36 ans, est membre du parti conservateur britannique dirigé par David Cameron. Cette jeune femme, porte-parole à la Cohésion communautaire de cette formation politique actuellement dans l’opposition, avait jusqu’alors tous les brevets pour plaire aux tenants du politiquement correct. Mariée et mère d’une petite fille, très impliquée dans la lutte contre les discriminations en Grande-Bretagne et pour le droit des femmes, elle a travaillé pour le Ministère de l’Intérieur mais aussi avec le ministère de la Justice au Pakistan, dans le cadre d’une mission pour lutter contre la pratique des mariages forcés. Bref, à première vue, une sorte de « mix » entre Rama Yade et Fadela Amara, les qualités intellectuelles et politiques en plus. Habituée des plateaux de télévision, Sayeeda Warsi a été désignée dernièrement par la BBC comme « la plus influente femme asiatique dans la politique britannique aujourd’hui ». Une influence qui donne d’autant plus de poids à sa déclaration qui, le 30 septembre, a fait sensation au Royaume-Uni et embarrassé nombre de ses collègues politiciens. Sayeeda Warsi a en effet estimé que les électeurs du British National Party (BNP), parti de droite nationale dirigée par Nick Griffin, ami du FN dont il partage assez largement les vues, avaient « certaines opinions très légitimes » sur les flux migratoires, devenus « hors de contrôle » a-t-elle noté. Une déclaration courageuse mais frappée du coin du bon sens, cette jeune femme d’origine immigrée étant bien placée pour savoir que la poursuite de l’immigration, même « légale », qui vient grossir le poids des différentes communautés menace d’implosion la société britannique.