Autre pierre d’achoppement entre caciques de l’Etablissement, le projet de loi Hortefeux comprend un amendement qui prévoit l’autorisation, sous condition, du recensement des origines raciales ou ethniques pour la conduite d’études sur « la mesure de la diversité des origines des personnes, de la discrimination et de l’intégration ». Le 1er octobre la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde) dirigé Louis Schweitzer a recommandé notamment que « la loi définisse explicitement les garanties entourant ces enquêtes, qui ne devront être menées que sur la base du volontariat et de l’auto-déclaration, l’anonymat des personnes concernées devant impérativement être assuré ». Même inquiétude des officines et partis de gauche, comme le PS qui dénonce « une forme de mise en coupe réglée de la population française en fichant l’origine ethnique et culturelle », une « dérive front-nationalisante » (sic). De son côté l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a fustigé l’utilisation du mot « race », s’est dite « terrifiée » et à déclaré « ne pas vouloir de statistiques ethniques en France ». Un son de cloche opposé s’est fait entendre d’une personnalité pourtant elle aussi très engagée dans le combat en faveur de la poursuite des flux migratoires et d’une babélisation accrue de nos sociétés en la personne de l’américaine Gay McDougal. Cette émissaire de l’ONU doit présenter un rapport sur le racisme à Genève en mars lors de la prochaine session du Conseil des droits de l’Homme de cette organisation. Au terme d’une mission de 10 jours en France, rapporte l’AFP, Mme McDougal a estimé le 28 septembre « que le racisme est un sentiment pernicieux dans la société » française. Mais elle s’est félicitée des « pas en avant très importants dans un pays qui rejette historiquement le concept même de minorité parce que contraire aux principes de la République, comme l’autorisation prévue de statistiques par origines ethniques, jusqu’à présent interdites en France, et le débat lancé sur la « discrimination positive » par le Président de la République Nicolas Sarkozy ». Statistiques ethniques qui en effet ont cours dans de nombreux pays, notamment anglo-saxons, et sur lesquelles se sont appuyées les politiques dite de « discrimination positive » en faveur des minorités appliquées aux Etats-Unis à partir des années soixante. Ce que ne dit pas Gay McDougal, c’est que d’aucuns ont pu juger avec le temps des résultats médiocres, voire calamiteux de l’application législative de la discrimination positive. Une politique qui est peu à peu abandonnée dans les Etats américains…et ce au moment même où Nicolas Sarkozy souhaite pourtant exporter ce concept désastreux dans notre pays.