Au sein de la majorité plurielle, le Haut Commissaire socialo-sarkozyste Martin Hirsch a lui aussi fait des siennes en exigeant que le Parlement abandonne l’article 21 du projet de loi sur l’immigration. Article, a noté Jean-Marie Le Pen « qui n’exclut pas les clandestins de l’hébergement d’urgence, mais qui précise seulement, ce qui semble aller de soi, que les personnes qui n’ont aucun titre à résider sur le territoire ne peuvent pas se prévaloir de cet hébergement pour exiger de l’Etat un logement pérenne ». Or, si cet article est effectivement retiré et rend l’hébergement « inconditionnel » comme le veut M. Hirsch, « le parlement aura inventé une nouvelle pompe aspirante (à haut débit) de l’immigration illégale » a relevé le président du FN. Mais la polémique autour de la saillie de Fadela Amara a totalement occulté également le lancement lundi par cette dernière de la « seconde phase de concertation » dans l’élaboration d’une vaste usine à gaz baptisée « plan banlieue ». Un « plan » voulu par Nicolas Sarkozy, lequel avait annoncé au cours de sa campagne présidentielle, qu’il voulait mettre en œuvre « un grand plan Marshall de la formation pour tous les jeunes ». Passée à la trappe également l’inauguration mercredi de la « Cité nationale de l’histoire de l’immigration », Porte Dorée à Paris, en lieu et place du beau musée des Arts d’Afrique et d’Océanie. Dotée d’un budget de fonctionnement de 7 millions d’euros, cette « Cité » est un vieux projet socialiste « repris par Jacques Chirac en 2002 qui (voulut) en faire un symbole de rassemblement après sa réélection face à Jean-Marie Le Pen » rappelait Le Monde. Ni Fillon, ni Hortefeux n’ont fait le déplacement ce 10 octobre, laissant le soin au ministre de la Culture Christine Albanel d’essuyer les plâtres tandis que le maire de Paris candidat à sa succession, Bertrand Delanoë, y a prononcé au nom de l’UMPS le discours immigrationniste convenu. On peut comprendre en effet que tout occupé à trahir les électeurs du FN qui leur ont accordé leur confiance ces derniers mois, en élaborant et votant notamment une loi qui entérine la poursuite de l’immigration de peuplement, les caciques de l’UMP entendent tout de même adopter un profil bas et ne pas en rajouter dans la provocation…