Psychodrame au sein de l’Etablissement où les soutiens de Nicolas Sarkozy s’écharpent. Invitée de France Inter mardi, la socialiste Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la politique de la ville, fondatrice de l’association « Ni Pute Ni soumise » – dont la reconnaissance médiatique est inversement proportionnelle à son audience réelle dans les banlieues –, a soulevé la colère des députés UMP. Mme Amara a en effet qualifié de « dégueulasse », « (l’instrumentalisation) de l’immigration » avec les tests ADN. Tests rappelons-le qui ont une portée avant tout symbolique et qui visent, du propre aveu du vrai faux dur Thierry Mariani, à faciliter les démarches administratives des mères souhaitant faire venir chez nous leur progéniture restée au pays. Depuis Moscou où l’atlantiste Nicolas Sarkozy rencontre Vladimir Poutine, le chef de l’Etat a invité ses troupes à calmer le jeu. Dans ce contexte la palme de la déclaration ridicule revient haut la main à « l’entourage du Premier ministre » qui a affirmé que « la phrase de Mme Amara était plus compliquée qu’il n’y paraissait et qu’elle ne visait pas la majorité ». Reste que le secrétaire général de l’UMP, Patrick Devedjian, qui ne s’est pas remis de ne pas avoir été sélectionné dans le gouvernement Fillon, a déclaré que Fadela Amara avait « injurié les députés de la majorité » et que « ce n’est pas bien » (sic). Le sarkozyste François Goulard a exprimé l’avis quasi général de ses collègues UMP et fait écho au député communiste Maxime Gremetz – « On ne peut pas rester dans un gouvernement de dégueulasses » a déclaré ce dernier –, ou encore aux propos des socialistes Henri Emmanuelli et Jean-Marie Le Guen en affirmant que « si on juge que certains membres du gouvernement ont un comportement dégueulasse, une seule conclusion : on en part ». Ce qui n’est à l’évidence pas dans les intentions de la désintéressée et rebelle Amara – il faut croire que la place est bonne – laquelle a pris soin de préciser peu après qu’elle gardait aussi un souvenir amer de la gestion du problème de l’immigration par les socialistes au pouvoir.