Nicolas Sarkozy a achevé mercredi une visite de deux jours à Moscou. En bon petit télégraphiste du Nouvel ordre mondial, il avait annoncé qu’il entendait évoquer « en toute franchise » avec son homologue russe Vladimir Poutine les sujets qui fâchent les atlantistes. En l’occurrence, le refus de la Russie d’adopter de nouvelles sanctions onusiennes contre l’Iran et d’entériner l’indépendance du Kosovo. Pour faire bonne mesure, le mari de Cécilia entendait aussi évoquer les questions de la Tchétchénie – une de ses marottes au cours de sa campagne présidentielle –, de la « démocratie » et des « droits de l’homme ». Bernard-Henry Lévy avait fait dans ce sens deux recommandations à son ami Nicolas : qu’il demande, « les yeux dans les yeux », à M. Poutine où en est l’enquête sur l’assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa. Et qu’il retire au Président russe sa « Grand Croix de la Légion d’Honneur », que lui avait remise Jacques Chirac tant que cette enquête n’aboutira pas. Dans les faits Sarkozy a mis la pédale douce sur le sujet, à l’heure où les échanges et les accords économiques entre la France et la Russie sont en pleine croissance. A l’instar de Bernard Kouchner d’ailleurs, qui lors de son récent déplacement dans les locaux du journal où travaillait la journaliste russe assassinée, a cantonné son hommage à celle-ci à une visite privée. La presse russe n’était pas invitée et le Ministre des Affaires étrangères avait seulement pris soin de s’entourer de journalistes français pour soigner son image …