Après sa visite diplomatique ratée à Moscou – voir notre précédente édition –, Nicolas Sarkozy n’est pas au mieux ces derniers jours, multipliant les problèmes avec sa majorité et ses amis sur fond d’ouverture à gauche. Laquelle a consisté dans les faits à faire entrer au gouvernement et dans les allées du pouvoir des personnalités de sensibilités européistes et mondialistes, à l’opposé exacte des valeurs « nationales-républicaines » agitées par le chef de l’Etat pendant sa campagne présidentielle. Bernard-Henri Lévy s’en est pris très violemment cette semaine à Henri Guaino « nègre » et conseiller spécial de Sarkozy, pour lequel le pseudo-philosophe a réitéré vendredi sa « sympathie » dans les colonnes du quotidien gratuit Vingt minutes. BHL qui a traité M. Guaino de « raciste », qui l’a livré de fait à la vindicte publique et qui s’étonne après de ce que ce dernier réagisse en affirmant que le pseudo-philosophe « suinte la haine » et « n’aime pas la France ». Mais M. Sarkozy a au moins de ce côté-là un petit motif de satisfaction. Car tout en manifestant ses différences avec la droite au pouvoir qu’il ne trouve pas encore assez immigrationniste notamment, BHL décrit la gauche qu’il rêve de voir parvenir au pouvoir : une gauche internationaliste, européiste, porte drapeau des droits de l’homme, « affaiblissant la passion nationale », et pro-américaine. En un mot, le programme de toujours de l’UMPS, de Sarkozy et de sa majorité plurielle depuis son accession au pouvoir.