Le choix de faire lire la lettre, ô combien émouvante, de Guy Môquet à ses parents n’est bien sûr pas anodin, puisqu’il s’inscrit dans la stratégie d’ouverture à gauche, pouvant même aller jusqu’au PC à précisé Nicolas Sarkozy. Fils d’un député communiste déchu, Guy Môquet, gamin de 17 ans fauché par les balles de l’occupant comme 26 autres membres du PC ce 20 octobre 1941 à Chateaubriant, en représailles du meurtre quinze jours auparavant de l’officier allemand Hortz à Nantes, est entré dans notre mémoire collective. Les martyrs de Chateaubriant sont morts courageusement face au peloton en criant « vive l’URSS » ou « vive le communisme international » mais aussi « vive la France ». Exécutions qui furent le point de départ du mythe du parti des « 75 000 fusillés », parti communiste alors allié de fait avec l’Allemagne hitlérienne au nom du pacte germano-soviétique, parti communiste français interdit depuis 1939 par le gouvernement Daladier et négociant avec les nazis dans les premiers mois de l’occupation la reparution de L’Humanité. Communistes français qui, obéissant à Moscou à la suite de l’invasion de l’URSS, rejoignirent alors les rangs de la Résistance, dont les premiers réseaux furent montés par des hommes et des femmes issus de la mouvance nationaliste, à l’image d’Honoré d’Estienne d’Orves. En 1993, a été réédité un ouvrage collectif dirigé par François Brigneau et intitulé « La mort en Face », ouvrage dans lequel on retrouve la lettre du jeune Môquet, évoquant les derniers instants des martyrs français – des deux camps – de la seconde guerre mondiale et ceux de l’Algérie Française. Un entretien avec Jean-Marie Le Pen était inclus dans ce livre, dans lequel il confiait qu’il était « important que les jeunes Français sachent qu’ils appartiennent à une nation de héros ». Le président du FN y rejetait la haine, le manichéisme grotesque, les ferments de division entre les Français alimentés à des fins politiciennes, que cette période sombre de notre histoire a suscités. « J’ai toujours été en faveur de la réconciliation nationale », précisait Jean-Marie Le Pen dont le mouvement accueillit en son sein de grandes figures de la résistance comme le compagnon de la libération Michel de Camaret ou encore l’ancien commandant des maquis de Haute-Savoie, le général Valette d’Osia. « Je me suis toujours efforcé de regrouper des gens honorables de tous les camps, j’ai associé les patriotes de qualité quel que soit leur passé, et ces hommes-là s’admettaient très bien. Ils combattaient pour la France et pour l’avenir » notait-il. Un Front National qui au fil des années a accueilli un grand nombre d’anciens électeurs et militants communistes qui ont ouvert les yeux sur les mensonges d’un parti communiste qui a trahi les travailleurs français et défend désormais comme le Médef l’immigration-invasion. Aujourd’hui il y a fort à parier que ce n’est ni à l’UMP ni au PC que Guy Môquet s’engagerait…