En réactivant le 19 octobre à Lisbonne la Constitution européenne sous l’appellation de mini traité, le Conseil européen a montré le peu de cas qu’il faisait de la souveraineté populaire. C’est pourquoi Jean-Marie Le Pen a annoncé le 23 octobre son souhait de voir « chaque pays organiser un référendum de ratification, à commencer par la France et la Hollande. Seul un référendum peut annuler ce qu’un autre a décidé ! ». Aussi a-t-il indiqué qu’il entendait lancer dès à présent, «sans esprit partisan, une grande pétition dans mon propre pays pour que le Président de la République française, initiateur du mini-traité européen, revienne sur sa position en proposant un référendum ». Nicolas Sarkozy en visite au Maroc en a d’ailleurs profité pour préciser le projet euromondialiste qui est le sien. A Tanger, affirmant péremptoirement que l’avenir de l’Europe était au sud – ce qui montre le peu de cas que fait l’atlantiste Sarkozy de la communauté civilisationnelle et géopolitique que Jean-Marie Le Pen nomme « l’arc boréal » – le Président de la République a invité « tous les chefs d’Etat et de gouvernement de tous les pays méditerranéens à se réunir en France en juin 2008 pour jeter les bases d’une Union politique, économique et culturelle fondée sur les principes de stricte égalité ». Une volonté évoquée par Sarkozy lors de sa campagne présidentielle. Car ce n’est pas à une simple coopération et à l’élaboration de projets communs entre les Etats des deux rives de la Méditerranée qu’invite Sarkozy mais bien à la mise en place d’un projet calqué sur le modèle euromondialiste bruxellois, destructeur des identités et des souverainetés de nos peuples. Car même s’il est resté flou sur les modalités pratiques de cette Union, il a fait clairement référence à ce que furent les prémisses de la construction de l’Europe supranationale en précisant que « comme l’Europe (qui) avait commencé avec le charbon et l’acier, et avec le nucléaire, cette Union étendue à des pays non européens commencera avec le développement durable, l’énergie, les transports, l’eau ». Surprise par un Sarkozy qui brûle apparemment les étapes, la Commission européenne a indiqué mardi rapporte l’AFP « attendre des « clarifications » des autorités françaises sur le projet d’Union euro-méditerranéenne ».