Mais ce n’est pas tout. Le séjour marocain de Nicolas Sarkozy lui a donné également l’occasion de préciser son projet immigrationniste, à l’opposé pour le coup de sa prose droitière de campagne, lorsqu’il entendait capter l’électorat national. Dans un entretien accordé au quotidien Le matin du Sahara et du Maghreb, rapporte notamment le dernier numéro de l’hebdomadaire Minute, le Président de la République indique la volonté du gouvernement UMP « de faire passer l’immigration professionnelle de 7 à 50% des personnes qui s’installent durablement en France ». Comme le relève justement Minute, « il ne s’agit donc même plus pour Sarkozy de faire venir de la main d’œuvre en fonction des besoins passagers de tel ou tel secteur économique – le temps par exemple, que des Français mal orientés soient formés pour occuper ces emplois – mais d’amener des « migrants » à s’installer « durablement en France » – terme repris plusieurs fois – donc à y occuper ces emplois jusqu’à l’âge de la retraite, à y faire venir leur famille et à « intégrer » tout ce beau monde dans les « valeurs républicaines », celles qui font que la France croit encore avoir une homogénéité idéologique et n’en a plus aucune sur le plan culturel ». Ajoutons qu’en calquant son projet d’Union méditerranéenne sur le modèle de l’UE se pose la question de la libre circulation des biens mais aussi des personnes qui est un des postulats de base de l’Europe bruxelloise. L’aboutissement du projet euro-méditerranéen sarkozyste impliquerait, de facto, des frontières librement ouvertes aux peuples moyen-orientaux, maghrébins et turcs. Enfin rappelons que ce projet énoncé par Sarkozy rappelle le rapport déposé en avril 2004 par Dominique Strauss-Khan au Président de la Commission européenne. Dans celui-ci le nouveau président-potiche du FMI proposait « la carte d’une nouvelle Europe englobant les pays du Maghreb, la Turquie, Israël et le Liban (FDA Quotidien du 19/04/2004). Sarkozy est décidemment le champion de la « rupture »…