A la tête d’une délégation comprenant Marine Le Pen, Louis Aliot et Jean-Claude Martinez, Jean-Marie Le Pen avait été reçu le 12 septembre à l’Assemblée nationale par les 13 « sages » du « Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage de la Vème république » initié par le chef de l’Etat et présidé par Edouard Balladur. A cette occasion le président du FN avait noté que « le caractère sacré de l’onction populaire » dans la Vème République s’est « peu à peu dilué dans le jeu politique, notant que les grands partis ont repris progressivement leur place au point d’en confisquer l’enjeu et d’en contrarier les règles, a l’exemple du recueil contesté et contestable des parrainages nécessaires à la présentation d’un candidat à l’élection présidentielle. Votre comité ne fera pas l’économie d’une discussion sur le sujet ; nous proposons de notre côté une règle simple, initialement mise en place, l’anonymat des parrains ». Jean-Marie Le Pen avait aussi plaidé pour l’instauration de la proportionnelle intégrale, afin de réduire la fracture « entre pays légal et pays réel », aux élections législatives, sénatoriales européennes, régionales, cantonales et municipales – avec un barrage à 3, 4 où 5 % pour éviter la multiplication des candidatures fantaisistes. « Un mode de scrutin plus démocratique et plus juste, qui instaure une relation intime avec le peuple, et n’altère pas l’exercice du pouvoir pour peu que les hommes politiques fassent l’effort, souvent « éreintant » il est vrai, de constituer des majorités » notait-il encore (FDA Quotidien du 14/09/2007). Or, selon l’AFP, la commission Balladur s’apprêterait à proposer un filtrage des candidats à l’élection présidentielle par un vote d’élus locaux pour remplacer l’actuel système des parrainages et souhaiterait l’élection de 30 députés à la proportionnelle (sur 577 !). Les propositions du comité Balladur, qui seront officiellement présentées le 29 octobre devraient éventuellement être appliquées après les municipales de mars 2008. « La commission Balladur, c’est une colline qui accouche d’un moustique », a relevé Jean-Marie Le Pen mardi. Un vote des élus locaux pour sélectionner les candidats à la présidentielle « serait contraire au principe de l’élection du président de la République au suffrage direct ». En effet a-t-il précisé à l’AFP, « un tel vote prendrait une dimension « politique », dépassant la simple vérification du sérieux de la candidature telle qu’elle a été définie par le législateur ». Le Président du FN a jugé par ailleurs « dérisoire » l’instauration de la proportionnelle pour l’élection de seulement 30 députés. « C’est une rigolade, l’introduction de la proportionnelle n’aurait de sens qu’à partir de 100 députés ». « Ils devraient proposer que seulement 5 députés soient élus à la proportionnelle, comme ça ils seraient sûrs qu’ils seront UMP ou PS », a-t-il ajouté avec ironie.