Jean-Marie Le Pen tenait le 24 octobre une conférence de presse à Strasbourg sur le « mini-traité » européen. Le président du FN avait annoncé la veille qu’il lançait une grande pétition pour que Nicolas Sarkozy renonce à faire adopter celui-ci par les parlementaires, mais le soumette au peuple français en proposant un référendum car « seul un référendum peut annuler ce qu’un autre a décidé » –voir notre précédente édition. Nicolas Sarkozy, a-t-il rappelé de prime abord, « principal auteur de la manipulation, avait parlé le premier en février 2006 dans un discours à Berlin, de « mini-traité » européen pour remplacer la Constitution européenne. Il a fallu des dizaines de juristes de très haut niveau, sous la houlette du Directeur général du service juridique du Conseil, pour tenter de mettre en forme ce qui avait été décidé au Conseil européen de juin à Bruxelles. Le résultat est hallucinant et le nouveau Traité est d’une telle complexité que je défie quiconque dans cette salle de le lire jusqu’au bout et de comprendre ce qu’il a lu. Bref, c’est une nouvelle fois un déni de démocratie où les experts prenant le relais des politiques ont exclu les peuples européens, trop lucides et trop sensés pour accepter un tel jargon bureaucratique qui recèle inévitablement des pièges mortifères ». « Ce texte met en place les instruments nécessaires à la construction d’un super Etat européen » a souligné le chef de file de l’opposition nationale, notamment « la personnalité juridique », « la primauté du droit européen sur le droit national », « le renforcement des pouvoirs du Parlement européen », la mise en place d’un Président du Conseil européen, la diminution du nombre de Commissaires, qui pourrait priver un pays comme la France de représentant à la Commission de Bruxelles, un « Haut Représentant pour la PESC qui pourra s’appuyer sur un véritable service diplomatique composé de fonctionnaires des institutions européennes et de diplomates nationaux… ».