Alors que Nicolas Sarkozy baisse de nouveau dans les sondages de bonne opinion, avec une chute de quatre points (59% de Français disent approuver son action) dans le baromètre de novembre de l’Ifop pour Paris Match paru jeudi 8 novembre, son factotum François Fillon a manifesté le 7 novembre son ras-le-bol d’être réduit à la fonction de potiche silencieuse. Un commentaire en off dans les locaux d’Europe 1, mais largement diffusé sur internet, nous montre le Premier Ministre qui, interrogé par Benoît Duquesne sur son absence de visibilité sur le terrain, répond : « Une fois sur deux, j’ai envie d’y aller moi-même et c’est trop tard… (Sarkozy, Ndlr) est parti… Ce qui était le cas des pêcheurs » (du Guilvinec auquel le chef de l’Etat a rendu visite le 6 novembre, Ndlr). « Et puis souvent, le problème c’est que lui, il veut pas ! ». Embarrassé, M. Fillon a réagi en précisant quelques heures après que ses propos relevait de « l’humour » d’autant qu’à l’antenne ce dernier vantait sa « complicité totale » avec Nicolas Sarkozy ! Mais si le Premier Ministre est ligoté par le chef de l’Etat, Sarkozy n’a pas plus de marge de manœuvre face à l’Europe de Bruxelles à laquelle il souhaite inféoder encore plus notre pays par l’adoption du « mini-traité ». Comme à son habitude lors de sa rencontre avec les pêcheurs – les derniers d’une pêche française sacrifiée pour complaire aux directives européistes – il a beaucoup promis. Face à l’envolée des prix du carburant, il a assuré les pêcheurs d’une « exonération des cotisations patronales et salariales pour une durée de six mois renouvelable, une aide à la modernisation des moteurs des bateaux, un mécanisme permettant d’intégrer le coût du gazole dans le prix de vente du poisson ». Dans le passé des aides similaires avaient été interdites par Bruxelles, qui les considère comme « une aide d’Etat incompatible avec les règles communautaires ». Aussi les crânes d’œufs de Bruxelles se sont fendus immédiatement d’un rappel au règlement : « des aides conjoncturelles sont possibles » mais « les subsides sur le long terme ne sont possibles ni pour la pêche ni pour d’autres secteurs économiques », a implicitement menacé la Commission européenne. Manière de rappeler à M. Sarkozy qu’il n’était pas le vrai patron d’un Etat souverain, mais un simple gouverneur de province. Une potiche lui aussi.