Pour juguler les émeutes qui ont secoué une demi-douzaine de communes du Val d’Oise et qui se sont étendues à quelques autres cités de la région parisienne, Sarkozy et son équipe ont utilisé les vieilles recettes habituelles : d’abord déployer pour quelques jours de forts effectifs policiers dans la zone concernée focalisant l’attention des médias – une fois les CRS repartis ailleurs, les voyous seront de nouveau maître du terrain. Puis multiplier les professions de foi volontaristes et viriles qui n’engagent que ceux à qui elles sont faites. Les mêmes dont Nicolas Sarkozy abreuvent les Français depuis son arrivée au ministère de l’intérieur en 2002 et qui ont tranquillement accompagné une montée continue de l’insécurité, notamment dans ses formes les plus violentes. Rappelons que la dernière enquête réalisée par l’Observatoire national de la délinquance et par l’Insee répertoriait plus de 12 millions de faits de délinquance en 2005. Quant au bilan 2006 de la délinquance présenté par le Ministère de l’Intérieur, il relevait que les faits délictueux ont augmenté de 5,6 % l’an dernier, les « violences gratuites » de 9,8 % tandis que « 40 000 voitures incendiés » et « 100 000 faits de violences urbaines » étaient répertoriés. Soit une hausse ininterrompue des atteintes contre les personnes depuis trente ans, lesquelles ont augmenté de 13,9 % depuis 2002.
« Tromperies »
Sarkozy en a fait des tonnes jeudi que ce soit lors de son intervention télévisée dans la soirée ou quelques heures plus tôt à La Défense devant un parterre de 2000 policiers et gendarmes. Se replongeant dans le programme du FN, il a fustigé « la voyoucratie », promis des sanctions exemplaires, « (réfuté) toute forme d’angélisme qui vise à trouver en chaque délinquant une victime de la société, en chaque émeute un problème social ». « La réponse aux émeutes, c’est pas plus d’argent encore sur le dos du contribuable (…), c’est l’arrestation des émeutiers » a-t-il poursuivi. Il a même osé déclarer qu’il ne céderait « pas un pouce de terrain de la République » alors qu’il brade les derniers pans de notre souveraineté nationale en voulant faire adopter par les parlementaires le « mini » traité européen. Tromperie encore quand Sarkozy refuse d’avouer l’échec de la politique dite « de la ville », cache-sexe consistant à tenter d’acheter la paix civile dans les quartiers en y déversant des milliards, ceux des contribuables justement. Au contraire, le chef de l’Etat a annoncé la mise en place d’un énième « plan banlieue », élaboré par la socialiste Fadela Amara avec la complicité de Christine Boutin, qui sera présenté le 22 janvier et qui visera à « donner plus à ceux qui veulent s’en sortir honnêtement ». Là encore, on attend donc la rupture promise avec les politiques socialistes, ce langage ayant déjà été tenu 100 fois par les gouvernements précédents. Les Français des banlieues, et d’ailleurs, qui « veulent s’en sortir » ne demandent pas l’assistanat, de nouvelles mesures de « discrimination positive » qui ne disent pas leur nom. Loin des mesurettes gouvernementales, ils ont besoin de la restauration d’un enseignement de qualité, de filières de formations performantes, d’une France retrouvant en outre sa souveraineté politique, économique, monétaire. Une France dégagée du carcan euromondialiste et qui stoppe une immigration qui se poursuit au rythme de 450 000 entrées par an sur le territoire national. Et bien sûr du renvoi dans leur pays d’origine des délinquants étrangers, mesure que Sarkozy s’était empressé de supprimer lors de son arrivée place Beauvau.
L’illusionniste ne convainc plus
Nicolas Sarkozy n’a pas pareillement convaincu avec ses nouvelles annonces pour enrayer la baisse continue du pouvoir d’achat. Pouvoir d’achat qui est la première préoccupation des Français, selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France. Et ce, de manière de plus en plus aigüe puisque 65% des sondés constatent l’évidence, à savoir que leur pouvoir d’achat a diminué lors des douze derniers mois. Mais la magie du verbe sarkozyste ne fonctionne plus comme avant. Même le président des centres Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a fait part vendredi de son « étonnement » de voir M. Sarkozy « prendre autant de temps pour changer les lois qui nous empêchent de vendre moins cher » a-t-il déclaré. « Il nous a promis une nouvelle loi pour supprimer les marges arrières dans la distribution au printemps. Mais en attendant, les consommateurs vont subir les hausses de prix plein pot », a-t-il jugé. Et si aucune mesure n’a été annoncée pour enrayer la hausse des carburants, Jean-Marie Le Pen a noté que pour le reste il s’est contenté de promettre « une petite réforme », « l’aménagement des 35 heures, loin de la véritable révolution » dont il s’est vanté. « Lorsqu’il prétend qu’il a dénoué la crise de la pêche, c’est un tour d’illusionniste. Rien n’est réglé, car c’est Bruxelles qui décide, et Nicolas Sarkozy est soumis à Bruxelles. Lorsqu’il affirme avoir réglé la question des régimes spéciaux, il oublie de dire que les compensations risquent de coûter aussi cher aux Français. Et quand il annonce qu’il va vendre 3% d’EDF pour avoir les plus beaux campus universitaires, on se dit que le bateleur dépasse les bornes de la crédulité publique. Il se vante même d’avoir fait encore reculer le chômage, alors que tout le monde sait désormais que les chiffres sont bidouillés » a relevé le Président du FN.
Le ras-le-bol
Privé de marge de manœuvre financière, pieds et poings liés livré à la bureaucratie bruxelloise, ce gouvernement évolue dans le paraître. Mais rien n’est trop beau pour dissimuler les échecs en politique intérieure et la faillite de l’Etat, reconnue par le Premier Ministre lui-même dans un accès de sincérité qui lui a échappé. Ainsi comme le relevait encore Jean-Marie Le Pen le gouvernement a débloqué 190 million d’euros (1,250 milliards de FF) pour les différentes manifestations qui accompagneront la Présidence française de l’Union européenne au second semestre 2008… ». Significativement l’enquête d’opinion TNS-Sofres pour Le Figaro Magazine, à paraître samedi, indique que pour la première fois, la cote de confiance de Nicolas Sarkozy passe sous la barre des 50%, à 49% ; le chef de l’Etat ayant vu sa cote de confiance baisser de 15 points au cours des trois derniers mois. Les Français abusés par le leurre Sarkozy auront l’occasion de manifester leur ras-le-bol lors des municipales et cantonales de mars, et dans la législative partielle de la circonscription de Sarcelles, dès les 9 et 16 décembre prochain, en votant pour le candidat frontiste Jean-Michel Dubois.