Les discours traditionnellement immigrationnistes et cosmopolites de beaucoup d’ « intellectuels » ont été remis en cause à la fin des années 90, souvent par ceux qui les proféraient, date à laquelle les violences générées par les délinquants immigrés ou d’origine immigrée n’ont plus visé exclusivement les Français de souche. La personnalité la plus emblématique de ce revirement est sans conteste Alain Finkielkraut, qui tient un discours très « raide » sur les problèmes migratoires – il est vrai souvent frappé du coin du bon sens – depuis les premières répercussions sur notre sol du conflit israélo-palestinien et les attentats du 11 septe mbre. Interrogé la semaine dernière sur la radio communautaire RCJ, M. Finkielkraut a jugé, comme il l’avait fait lors des émeutes de novembre 2005, que les très violents affrontements entre voyous et policiers qui ont éclaté dans un certain nombre de communes du Val-de-Marne « ne sont pas des émeutes sociales ou économiques » mais « des émeutes ethniques dirigées contre la France ». Signe de l’angoisse qui l’étreint, il a même été jusqu’à déclarer dernièrement que « les juifs de France n’ont pas d’avenir dans une société multiculturelle » (FDA Quotidien du 21/05/2007). Il n’en reste pas moins que cet intellectuel ne manque jamais d’attaquer le Front National. Il avait même tenu à préciser à Jean-Pierre Elkabach il y a deux ans sur Europe 1 qu’il réservait sa « haine » aux défenseurs de la « préférence nationale » (FDA quotidien du 25/11/2005). Une haine pour le coup qui est étrangère au combat mené par le Mouvement de Jean-Marie Le Pen qui regroupe, comme le souligne souvent le Président du FN, « des patriotes de l’espèce amoureuse ». Et puis surtout le FN prend bien soin de ne pas tout mélanger et de ne pas pratiquer l’amalgame. Ce n’est pas l’Islam en tant que tel qui menace la France, la montée en puissance des revendications ethniques et religieuses n’étant que la conséquence de l’immigration invasion dénoncée par le Front National. Les nationaux défendent la culture et l’identité française, s’élèvent notamment contre la politique forcenée de construction de mosquées encouragée par l’UMP et voulue par Sarkozy. Mais comme l’ont dit et répété Jean-Marie Le Pen ou encore Bruno Gollnisch, le FN n’est pas en guerre contre l’Islam et les nations musulmanes, et ne reprend pas à son compte les obsessions des « faucons » du Nouvel ordre mondial.
La cause : « 10 millions d’immigrés depuis trente ans »
Invité de Laurence Ferrari sur Canal plus dimanche, Jean-Marie Le Pen a relevé que « n’importe quel incident qui se produit dans les banlieues permet à certains individus de déclencher des opérations qui sont de véritables émeutes et (les émeutiers emploient) des moyens de plus en plus dangereux puisque 80 policiers ont été blessés » et « beaucoup par des coups de feu, mais demain cela pourrait être des bazookas, la guérilla urbaine ». Le président du FN a pointé le lien entre les émeutes et l’immigration, même si beaucoup sont « des Français de papiers », naturalisés ces dernières décennies. « 10 millions d’immigrés se sont installés sur notre territoire depuis trente ans », pour venir atterrir dans des banlieues « où il y a une surpopulation et un sur-chômage », où « les capacités d’explosion n’ont pas été détectées à temps ». Cela souligne l’échec de la politique menée pendant cinq ans au Ministère de l’Intérieur par Nicolas Sarkozy a-t-il noté, puisque lui et ses successeurs « ont appliqué des remèdes qui ne sont pas en corrélation avec la véritable raison des problèmes, à savoir la politique d’immigration ». « Il faut faire cesser l’immigration sinon la pression ne cessera pas d’augmenter », a ajouté Jean-Marie Le Pen, concluant son propos sur ce point en affirmant que le chiffre de 25 000 expulsions par an promis par le gouvernement est « dérisoire » eu égard aux 450 000 entrées d’immigrés en France chaque année.
Sans langue de bois
Alors que les deux adolescents de nationalité française décédés dans l’accident de moto qui a été le facteur déclenchant des émeutes à Villiers-le-Bel ont été enterrés respectivement au Maroc et au Sénégal, un certain nombre d’émissions ont été consacrées aux violences la semaine passée. Sur France 5, le criminologue Xavier Raufer, qui n’est pas un adepte de la langue de bois, a précisé qu’« entre 3 et 4 tonnes de haschich (en provenance du Maroc) arrivent chaque mois en banlieue parisienne (…). L’économie souterraine rapporte énormément d’argent et il y a de la part du Ministre de l’Intérieur (Michèle Alliot-Marie) un peu de naïveté à demander l’aide de la population pour dénoncer les malfaiteurs quand on sait que dans certaines cités huit personnes sur dix vivent de l’économie souterraine. Il y a des études qui ont été faites dans la région lyonnaise. Des économistes, des sociologues ont menés des enquêtes pendant des mois : l’économie souterraine de la région Rhône-Alpes est la quatrième industrie devant l’informatique et avant celle de la matière plastique. Il y a des intérêts énormes en jeu. Les intérêts en question (…) permettent de financer des tas de choses, y compris la culture de l’excuse », a conclu M. Raufer. Sur France O, le journaliste et essayiste Eric Zemmour a analysé l’explosion de violence sous l’angle d’une « crise identitaire de gens qui mythifient le bled et haïssent la France », « d’une crise linguistique, sémantique, le langage tellement pauvre (des jeunes) ne pouvant déboucher que sur la violence », une « crise linguistique partagée par toute une génération ». « Une crise sociale » avec 40% de taux de chômage dans les cités, mais aussi « une crise morale au moment où pour la première fois on a vu des jeunes tirer sur les policiers, pris pour du gibier avec des fusils de chasse », « la violence est montée d’un cran par rapport aux émeutes de 2005 », même s’il y avait déjà eu des précédents. « Nous sommes aujourd’hui dans un système inversé où c’est l’Etat et ses représentants qui sont des cibles, subissent le monopole de la violence illégitime (…). Cela finira très mal : la prochaine fois il y aura des policiers morts et il y aura donc une réplique. Cela va s’enchaîner… ». « Depuis 20 ans », a encore noté Eric Zemmour, se livrant encore au même constat que le Front National, « on a mis des fortunes dans la politique de la ville. Pour rien. Parce que de toute façon, on ne maitrise pas l’immigration et la mondialisation enlève des emplois industriels. Une immigration continue ruine tous les efforts d’intégration avec l’arrivée de 200 000 immigrés légaux tous les ans auxquels il faut ajouter entre 400 000 et 800 000 clandestins chaque année ». Enfin le journaliste a également fustigé le discours multiculturaliste bien-pensant : « nous ne sommes pas une société multiculturelle. Nous sommes une société avec des gens venus de partout, cela n’a rien à voir ! Nous sommes une société de culture blanche, chrétienne et gréco-romaine. Il y a des minorités mais la culture dominante n’est pas multiculturaliste. L’Histoire de France n’a pas vingt ans mais 2000 ans ! ».