Dans un communiqué publié mardi, le très européiste ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, s’est félicité que « depuis 1990, le revenu agricole a, grâce aux bons résultats de 2006 et 2007, comblé son retard par rapport au revenu de l’ensemble des ménages. Mais sur une longue période, depuis 1970, il reste toujours un décrochage de 40% », a-t-il confessé. Si les producteurs de fruits et légumes ont été durement affectés par les intempéries, le revenu des producteurs de viande bovine recule aussi, de 23%, celui des éleveurs ovins de 28% (à son plus bas niveau depuis 1990), de 4% dans l’élevage laitier. Le revenu des élevages « hors sol » chute de plus de 59%, principalement ceux spécialisés dans le porc, viande qui en France, on se demande bien pourquoi, est de moins en moins consommée… Mais les médias ont préféré retenir de la publication des comptes prévisionnels de l’agriculture les chiffres qui indiquent que, du fait de la flambée des prix agricoles sur le marché mondial, les céréaliers et les exploitants d’oléagineux et protéagineux auraient bénéficié en 2007 d’un quasi doublement de leur revenu (98%), après avoir gagné 35% en 2006. Sans surprise, la FNSEA, a salué la progression moyenne du revenu pour « de nombreux agriculteurs ». Philippe Loiseau, conseiller régional FN du Centre, conseiller municipal de Lucé, agriculteur céréalier dans la région de Chartres, a tenu à remettre les pendules à l’heure. « On vendait 140 francs le quintal de blé (prix moisson) il y a plus de quinze ans, et depuis ce temps les cours n’ont pas cessé de baisser nous » a-t-il confié. « Dernièrement le quintal s’est vendu (paiement moisson) à 65 francs avec une prime de compensation partielle, donnée par Bruxelles, de 20 francs par quintal environ : la chute est colossale ! Or, les charges ont poursuivi en parallèle une augmentation continue : hausse des carburants, des produits phytosanitaires, des engrais, des semences, de la mutualité agricole, de l’assurance retraite, etc. Bref, cumulé avec la chute des prix agricoles on arrive à une baisse de 70% des revenus depuis le début des années 90 ».
La dictature bruxelloise
Philippe Loiseau note encore que dans le même laps de temps, « on a imposé aux agriculteurs français une jachère obligatoire, de nouvelles taxes sur les céréales, notamment la CVO, la Contribution volontaire obligatoire (sic). Depuis quatre ans, nous avons eu à subir 170 règles nouvelles émanant de Bruxelles mais aussi franco-françaises. Alors certes, poursuit-il, aujourd’hui nous assistons à une flambée des prix, pour autant les aides européennes et françaises dont bénéficient nos agriculteurs vont disparaître définitivement en 2013. Pourtant, le prix du quintal peut tout à fait chuter malgré le manque de production si celle-ci est rééquilibrée dans les années qui viennent. En attendant, ces aides agricoles bruxelloises vont être redistribuées au profit des pays de l’Est – Roumanie, Pologne… Donc, non seulement on aide ces pays à produire, mais on les aide aussi à nous concurrencer, avec l’argent des contribuables français puisque la France donne plus à l’Europe qu’elle ne reçoit ! » relève encore l’élu frontiste. « En fait, cette flambée des prix profite un peu aux céréaliers, poursuit-il, mais pas autant qu’on peut l’imaginer. Ceux qui ont gagné de l’argent ce sont les intermédiaires, les minotiers, puisque 80% de la récolte 2007 de céréales, notamment les blés tendres, ont été vendus sous forme de contrat entre 115 et 170 euros la tonne, soit beaucoup plus bas que le prix affiché au plus haut, qui a atteint 275 euros la tonne. Il est tout le même incroyable que les technocrates bruxellois qui nous imposent depuis 1992 un minimum de 10% de terres en jachère, qui affirmaient qu’il y avait une surproduction mondiale, s’aperçoivent cette année qu’on manque de matières premières, de blé tendre, de blé dur, de maïs, d’orge, de colza, de lait. Ces mêmes crânes d’œufs qui nous disent aujourd’hui « vous ne produisez pas assez » ! Ce sont des incompétents notoires ! ».
Encore une fois, le FN a vu juste
Le développement de pays émergents comme l’Inde et la Chine a été désigné comme responsable de la flambée des cours. Or, en réalité « les technocrates bruxellois ont organisé la pénurie avec une politique de jachère », affirme Philippe Loiseau, à laquelle se sont ajoutés des problèmes climatiques, le fait que des pays comme les Etats-Unis, premier producteur de maïs, consacrent une large partie de leur production à la fabrication d’éthanol, de biocarburant ». « Encore une fois, le Front National avait vu juste », indique-t-il. Depuis des années et encore récemment, au début de sa campagne présidentielle, Jean-Marie Le Pen, s’appuyant sur les analyses du député européen Jean-Claude Martinez, spécialiste des questions agricoles, avait averti nos compatriotes. Le président du FN indiquait encore en mars dernier « que tout se met en place sur la planète pour faire à nouveau de la nourriture un des grands problèmes du XXIème siècle – comme vient de le confirmer un rapport du FAO paru cette semaine. « La Chine, l’Inde », affirmait Jean-Marie Le Pen, « devront lancer cet appel d’offre alimentaire planétaire, sans compter l’Afrique du nord, victime du réchauffement climatique. Et qui va répondre à cet appel d’offre ? La France pourrait le faire en partie, si Bruxelles n’éliminait pas nos paysans ! ». Mais que peut-on attendre de cette Europe au XXIème siècle, à laquelle le gouvernement Sarkozy ne cesse de nous inféoder plus avant ? « Ce n’est pas avec la politique agricole menée par Bruxelles que l’on pourra sortir de l’ornière ! », relève Philippe Loiseau.
Non c’est Non !
Tête de liste du Front National dans la capitale phocéenne, Stéphane Ravier a déposé mercredi 19 décembre devant le Tribunal Administratif de Marseille, accompagné des huit autres têtes de liste du FN, un nouveau recours en annulation contre l’érection de la mosquée-cathédrale voulue par le maire Jean-Claude Gaudin et la totalité des élus de l’UMPS et leurs supplétifs. Après l’échec du recours déposé par le MNR, les frontistes ont annoncé leur intention « de poursuivre la campagne contre ce délirant projet. Le recours qui sera solennellement déposé auprès du greffe de cette juridiction se fonde sur de nouveaux arguments pouvant réellement aboutir à une nouvelle annulation qui marquerait une victoire politique pour le Front National et les Marseillais, et une défaite incontestable pour Gaudin », a fait savoir Stéphane Ravier aux médias locaux.