Le tour de passe-passe que nous propose le Conseil est parfaitement réussi: faire passer l’Office européen de police, Europol, du statut d’agence de nature intergouvernementale, financée par les budgets des États membres, en Agence de l’Union européenne financée par le budget de l’Union et appliquant le statut des fonctionnaires des Communautés, le tout en argüant d’impératifs non politiques mais techniques.
En effet, les missions d’Europol s’étant considérablement étendues à des domaines autres que la seule criminalité organisée, le Conseil estime que ces nouveaux objectifs seront mieux assurés au niveau de l’Union que des États membres. Et c’est ainsi, au nom du très contestable principe de subsidiarité, que la logique européiste du dessaisissement systématique des compétences des États et de l’approfondissement du modèle supranational s’applique.
Telle est exactement la philosophie et le sens des réformes contenues dans le traité de Lisbonne, que l’ensemble des dirigeants européens et nationaux veulent imposer aux peuples et nations contre leur volonté.
L’Europe n’est plus à l’écoute de ses peuples. Pire, elle les méprise et leur ment. Alors que 26 pays européens ont déjà annoncé qu’ils ne ratifieraient pas ce traité par la voie du référendum, espérons que le salut des nations et peuples européens passera par le rejet de ce texte d’abandon par les Irlandais, seuls autorisés à s’exprimer.