Confronté à sa dégringolade dans les sondages qui atteint désormais la frange la plus droitière de son électorat, Nicolas Sarkozy tente de nouveau ce qui lui a si bien réussi l’année dernière : se draper dans une posture patriotique pour tenter cette fois de limiter la casse aux municipales et aux cantonales. Mercredi, le chef de l’Etat a déclaré devant la convention de l’UMP, qui avait pour thème « l’Europe », qu’il souhaitait « défendre » une « agriculture européenne », par ailleurs garrotée par les accords de l’OMC imposés par Washington. Mais il n’a pas prononcé les termes « d’agriculture française », alors que comme l’a rappelé Jean-Marie Le Pen au cours de sa campagne présidentielle « l’agriculture n’a plus que quelques centaines de milliers d’exploitations en survie jusqu’en 2013, menacées de liquidation » par les éradicateurs bruxellois et leurs complices de l’Etablissement. Et ce, alors que « se lève le matin des paysans » au vu de l’explosion de la demande agricole mondiale, mais dont certains souhaitent apparemment priver nos agriculteurs… Mensonge toujours quand M. Sarkozy déclare que « l’Europe ne sera pas une puissance politique si l’Europe n’est pas capable d’assurer elle-même sa sécurité », citant le cas du Kosovo. Ou quand François Fillon agite « le rêve d’une civilisation originale équilibrant les forces des continents américain, chinois, indien. Une civilisation sachant protéger clairement ses intérêts ». Alors même que l’Europe bruxelloise, antichambre du gouvernement mondial, est consubstantiellement inféodée aux Etats-Unis dans tous les domaines, et qu’elle n’entend pas se dégager de la tutelle de l’oncle Sam.
La coupe est pleine
Même mensonge lorsque Sarkozy l’américain affirme au cours de cette convention son souhait d’un « pacte européen pour l’immigration », relevant que ce dossier serait l’une des priorités de la présidence française de l’Union européenne (UE) à compter du 1er juillet. « Qu’est-ce que ça signifie ? D’abord que chaque pays s’interdit des régularisations massives (de clandestins) sans avoir l’autorisation des autres » a-t-il énoncé. Une déclaration qui suinte l’hypocrisie électoraliste et qui revient à prendre les Français pour des imbéciles dans la bouche d’un homme qui souhaite poursuivre l’immigration dite choisie et qui vient de valider les propositions délirantes du rapport Attali sur le sujet. Encore une fois cette sortie de M. Sarkozy vise à endormir nos compatriotes et intervient au moment où a été rendue publique une enquête commandée par le Forum économique de Davos – menée dans 21 pays européens – sur la perception de l’immigration par les peuples de notre continent. On y apprend ainsi qu’une « majorité écrasante » d’Européens pensent que les immigrés musulmans sont « une menace pour leur mode de vie traditionnel ». Ce sondage pointe plus largement « un sentiment anti-immigration très répandu », « un grave déficit de confiance entre les communautés musulmanes et occidentales », tout en soulignant que « la population musulmane de l’Europe va tripler dans les 17 prochaines années »…
Stop ou encore ?
Au-delà du problème identitaire soulevé par les flux migratoires en provenance des pays du sud, les Européens perçoivent aussi clairement les conséquences économiques de l’immigration de masse et l’appauvrissement des communautés nationales qu’elle engendre. Comme le prix Nobel d’économie Maurice Allais l’avait souligné en son temps, à rebours déjà des discours immigrationnistes des amis de Jacques Attali. Car bien sûr l’immigration choisie voulue par Sarkozy et le patronat mondialiste, visant à faire pression à la baisse sur les salaires des diplômés français et/ou à pallier le manque de main d’œuvre dans tel ou tel secteur, du fait de l’absence d’une politique de formation efficace, ne fait pas cesser l’immigration subie. L’Etat UMP s’est refusé à remettre en cause le regroupement familial – première filière légale d’immigration – et le droit du sol, procédés par lesquels l’immigration de peuplement et la fabrication de Français de papiers ne se sont jamais aussi bien portées ; sans même parler des 200 000 clandestins entrant en métropole chaque année selon le rapport du sénateur socialiste Othily. Si un fameux rapport du Haut Conseil à l’Intégration publié en 2000 notait que « 5% à peine » des immigrés entrant en France « sont des travailleurs », il y a cinq ans le démographe Jérôme Dupaquier, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, dressait lui aussi l’accablant constat des conséquences pour notre prospérité de cette folle politique. Il estimait ainsi que « si l’on considère l’immigration en terme d’emplois, le moins que l’on puisse dire est que l’offre ne répond pas à la demande. Le taux de chômage chez les Européens établis dans notre pays est de 10,2%. Et chez les non européens de 28,3% pour les hommes et de 37% pour les femmes ». « Si l’Europe accueille trop de personnes étrangères non qualifiées, elle deviendra un continent sous-développé », avertissait-il (FDA Quotidien du 20/11/2002).
Six Français sur dix contre l’imposture
Toute honte bue, Nicolas Sarkozy, qui souhaite et encourage la multiplication de la construction de mosquées-cathédrale dans notre pays, a également exalté mercredi les « racines chrétiennes de l’Europe » en qualifiant d’« erreur » le retrait de cette mention dans le projet de traité européen refusé en France lors du référendum de 2005. Comme le note avec pertinence Michel Janva sur le site du Salon Beige : « Oui mais voilà, il est presque trop tard. Il ne reste plus au Président qu’à demander l’annulation du prochain vote du Parlement le 4 février, afin d’empêcher la ratification du Traité européen (…). Le problème de Sarkozy, c’est qu’il ne fait que déclarer… Cet homme est en campagne de façon permanente ». Or, point question de revenir sur ladite ratification comme le confirme s’il en était besoin la lettre que Sarkozy a adressée mercredi au président du Sénat, accompagnée du décret de convocation du Congrès le 4 février « en vue de (l’) approbation définitive du traité de Lisbonne ». Pourtant, selon un sondage CSA paru jeudi, cette forfaiture démocratique passe mal. Près de six français sur dix (59%) « sont favorables à un référendum pour ratifier le Traité de Lisbonne sur les institutions européennes », seulement un français sur trois approuve sa ratification par le Parlement français. Contre cette censure du suffrage populaire et cette forfaiture antinationale, le dirigeant du FN, Jean-Marie Le Pen organise un rassemblement le 6 février à 12h30 place Edouard Herriot (métro Assemblée nationale).