La crainte de la déculottée électorale était dans toutes les têtes des dirigeants de l’UMP depuis plusieurs semaines, elle s’exprime désormais ouvertement. Député sarkozyste de Paris, Claude Goasguen, a exprimé jeudi son inquiétude à propos des échéances de mars, estimant comme « une possibilité » qu’elles virent au « cauchemar » pour la droite mondialiste. Et ce n’est pas le numéro de claquette de Nicolas Sarkozy qui a présenté opportunément vendredi son plan de lutte contre la maladie d’Alzheimer, au moment où les enquêtes d’opinion souligne que les plus de 65 ans sont avec les catégories populaires les plus remontés contre sa politique, qui trompera grand monde. Tout aussi pitoyable, François Fillon s’est escrimé jeudi en clôture du colloque « La voie progressiste », organisé à la Sorbonne par le cercle de réflexion du secrétaire d’Etat à la prospective, le socialo-sarkozyste Eric Besson, à défendre la politique d’ouverture. L’AFP rapporte que les propos du Premier ministre sur « le climat de créativité et d’efficacité », de « respect » et de « politesse » qui régnerait au sein du gouvernement pluriel, ont été accueillis par « des rires de l’assistance et une moue dubitative du secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, l’UMP Roger Karoutchi ».
Le ras-le-bol
Ceux qui ne rient pas, ce sont les Français victimes d’ores et déjà du tropisme ultra libre-échangiste et cosmopolite de ce gouvernement : les ouvriers, les chefs d’entreprise, les commerçants français, victimes des frontières passoires, des délocalisations – le groupe Alcatel a annoncé vendredi 400 suppressions d’emplois en France – de l’immigration « subie » et « choisie ». Les Français qui ne vivent pas dans les quartiers pluriels de nos grandes villes, oubliés de ce gouvernement, à l’heure où la socialiste Fadela Amara a annoncé vendredi dans La Croix, au nom de la discrimination positive, le déblocage d’un budget de 78 millions d’euros pour la création de 2.500 emplois pour les femmes des cités plurielles. Les chauffeurs de taxis qui étaient en grève cette semaine, protestant contre le rapport Attali qui recommande d’attribuer des licences gratuites aux demandeurs inscrits à la fin 2007. Une dérégulation qui entraînerait un effondrement du prix des licences. Les 650 000 salariés de la grande distribution, qui étaient également en grève vendredi. Des employés chichement payés, soumis à des horaires aberrants ne leur permettant pas de « travailler plus pour gagner plus » selon l’axiome sarkozyste, dont les conditions de travail ne cessent de se dégrader alors que les grands groupes pour lesquels ils travaillent ont grassement profité du passage à l’euro pour réaliser des marges records. Une grande distribution pour laquelle, sans surprise, les élus locaux de l’Etablissement ont les yeux de Chimène rappelait encore dernièrement Marine Le Pen.
Frémissement
Dans ce contexte, l’opposition nationale peut-elle bénéficier aux municipales et aux cantonales de l’immense désillusion d’une grande partie de nos compatriotes face aux trahisons du sarkozysme au pouvoir ? Beaucoup d’observateurs politiques estiment que le FN bénéficiera inéluctablement des attentes déçues de nos compatriotes, de son positionnement clair comme seul recours à la politique de fuite en avant euromondialiste des partis de l’Etablissement. Mais l’interrogation majeure est de savoir si ce sursaut de l’opinion interviendra dès le mois de mars pour des élections qui font la part belle aux réseaux clientélistes de l’UMPS. Reste que sur le terrain ce frémissement en faveur des représentants du Mouvement de Jean-Marie Le Pen se dessine franchement. Tête de liste du FN à Marseille, Stéphane Ravier nous a confié que ses discussions avec les électeurs au cours de sa campagne de porte à porte traduit ce retour en grâce de l’opposition nationale : « on ne nous dit pas tiens vous êtes là on vous croyait mort ! Et si les marseillais ne focalisent pas leurs récriminations contre le maire sortant, l’UMP Gaudin, ils fulminent contre Sarkozy sur le thème « il nous a bien eu, sur le pouvoir d’achat, l’immigration, l’insécurité etc. La déception est à la hauteur de ce qu’ils attendaient, la lune de miel est bien finie ! » Même analyse, du candidat FN en Avignon, Thibault de la Tocnaye. Lors de sa conférence de presse le 28 janvier devant les médias locaux, il a relevé que « le président Sarkozy a déçu beaucoup de gens qui s’étaient tournés vers lui, notamment en ne faisant rien en direction des ménages et des entreprises. Mon objectif c’est de remonter au-delà des 15%. J’aurais affirmé cela il y a trois mois, on m’aurait dit : c’est du délire. Aujourd’hui c’est parfaitement envisageable ».
La désintégration
A Bordeaux, Jacques Colombier, tête de liste aux Municipales a interpellé les habitants de la capitale girondine sur le silence pour le moins étrange du candidat Alain Juppé sur la question de la mosquée. Le prédécesseur de M. Juppé lors de l’escapade de ce dernier au Canada, avait en effet lancé le projet d’un lieu de culte mahométan de 2000 places, flanqué d’un centre islamique sur un terrain de cinq hectares sur lequel on retrouvera une bibliothèque, une librairie, un auditorium… et une école coranique. Lors de la conférence de presse tenue ce vendredi 1er février au cours de laquelle il a présenté les 23 candidats du FN aux cantonales en Gironde, Jacques Colombier s’est insurgé contre ce projet qui prévoit également des cours d’enseignement religieux tourné vers l’extérieur, vers les Français, et on nous parle d’une politique d’intégration ! C’est l’intégration des souchiens à l’envers ! La mairie UMP cède le terrain gratuitement mais prend bien soin de ne pas communiquer sur ce sujet avant les municipales… L’association des musulmans de Gironde, membre de l’Union des Organisations islamiques de France (UOIF), a même déclaré que leur action avait pour but « d’inscrire notre religion en occident mais aussi dans les terroirs bordelais ». « Cela participe de l’islamisation de notre pays, découlant de l’immigration de peuplement que nous subissons depuis trente ans. Nous nous opposerons à ce projet de centre islamique par tous les moyens démocratiques » a affirmé Jacques Colombier.