Bruno Gollnisch était présent dimanche dans l’émission « Ripostes » sur France 5 dont l’invité principal était un « vieux » complice du Medef, le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) Olivier Besancenot. Le dirigeant frontiste a été invité à réagir de prime abord au changement de nom du parti trotskyste, tel qu’il a été annoncé lors de son congrès à La Plaine-Saint- Denis la semaine dernière (FDA Quotidien du 29/01/2008). « Je crois que MM. Besancenot et Krivine essayent de se démarquer de l’image qui colle à la peau du communisme, qui a été le régime le plus sanglant et le plus néfaste qu’ait connu l’histoire de l’humanité » a noté le Vice-président exécutif du FN. Et « M. Besancenot essaye de masquer cela comme il essaye de masquer son internationalisme. Car la critique des excès du capitalisme anonyme est justifié, mais le problème est de savoir comment on lutte contre celui-ci : est-ce qu’on défend les identités particulières ou est-ce que, certes on est hostile à la circulation des capitaux, mais on est favorable au grand melting-pot, au grand brassage, au grand mondialisme qui va niveler les cultures, détruire les identités. Et la réponse du Front National et de beaucoup d’autres est la défense des identités ! ».
« Le peuple vote mal ne lui donnons pas la parole !
Bruno Gollnisch a ensuite interpellé ses interlocuteurs européistes sur la ratification du traité de Lisbonne : « si ce traité est si bien pourquoi les peuples européens, à l’exception du peuple irlandais, n’ont pas la possibilité de se prononcer par référendum ? Et de citer les propos de Giuliano d’Amato, ancien président du Conseil italien, membre de la convention Giscard, celle qui a élaboré la constitution et le document qui sera soumis au vote des parlementaires français. Celui-ci a en effet déclaré « qu’il a été décidé que ce document devait être illisible », car si on parvenait à comprendre le texte de ce traité au premier abord « on risquerait des appels au référendum ! ». « J’ai entendu Nicolas Sarkozy dire », a-t-il poursuivi, « en petit comité, lors d’une réunion des présidents de groupe au Parlement européen : j’ai décidé qu’on ne passerait pas par la voie du référendum car cette voie est risquée et si on passe par le référendum en France, le gouvernement britannique sera obligé de passer par le référendum et le traité sera rejeté ». « Bref, le peuple vote mal, ne lui donnons pas la parole ! ». Le dirigeant frontiste a noté que le référendum était une nécessité, ce que conteste la droite parlementaire comme les européistes du PS au motif que Nicolas Sarkozy s’est fait élire en disant qu’il n’envisageait pas la tenue d’une consultation populaire sur le traité européen. Or cet argument ne tient pas, a-t-il relevé, car il y a eu déjà un référendum en mai 2005 sur la constitution européenne, sachant que le traité de Lisbonne reprend l’intégralité de cette constitution, comme l’a avoué notamment le député européiste Jean-Louis Bourlanges. « Il y a un principe absolu en politique, c’est que le peuple est l’autorité suprême, et ce que le peuple a fait seul le peuple peut le défaire ». Or ce traité signe « la fin de l’indépendance de la France, la fin à l’échelle de nos pays de ce qui a été le grand apport de l’Europe : la liberté des nations et leur souveraineté ».
L’Europe passoire
C’est la raison pour laquelle le FN manifestera le 6 février Place Edouard Herriot à 12h30 aux abords immédiat de l’Assemblée nationale a indiqué Bruno Gollnisch. Il a également noté que l’UE pourrait être « une organisation internationale de coopérations, d’échanges de vue, de protection ». Mais ce n’est absolument pas le cas avec cette « Europe passoire », « l’ouverture des frontières européennes au reste du monde y compris pour des produits qui sont fabriqués à vil prix en Chine, parce que les dictatures communistes sont des paradis pour les capitalistes ! Là bas les gens n’ont pas de droit de grève, de liberté syndicale, ils sont payés avec des lance-pierre et fabriquent des produits qui viennent concurrencer les nôtres et cela ruine forcément les entreprises françaises ». « M. Besancenot dit qu’il veut protéger le niveau social des Français », a relevé encore Bruno Gollnisch, « mais quand les Turcs auront la liberté de circulation et de s’établir en France quel sera le revenu de l’ouvrier français ? ».
En piqué
Mariage ou pas avec Carla Bruni, Nicolas Sarkozy confirme selon un sondage LH2 sa dégringolade dans l’opinion à quelques semaines du premier tour des élections municipales. Publié lundi dans le quotidien Libération, cette enquête relève pour la première fois selon cet institut, une majorité d’opinions négatives (55%) pour le chef de l’Etat, qui subit une chute de 13 points de sa cote de confiance en un mois ; une désaffection à peu près équitablement établie entre les différentes catégories d’âge, de sexe et socioprofessionnels. Selon ce même sondage « 84 % des Français ne sont pas satisfaits de la politique concernant le pouvoir d’achat », 75 % sont insatisfaits de « la croissance économique », 68% du problème de l’emploi. 68% des Français « ne font pas confiance au chef de l’Etat et au gouvernement pour améliorer le pouvoir d’achat et 60% ne leur font pas confiance pour améliorer la situation économique ». Concomitamment, « l’affichage » par Sarkozy de sa vie privée est désapprouvé par 76 % des personnes interrogées.
Et maintenant ?
Le nationaliste Tomislav Nikolic avait remporté il y a quinze jours le premier tour de l’élection présidentielle en Serbie avec 39,57 % contre 35,45 % à Boris Tadic, le candidat soutenu par Bruxelles et Washington. Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch avaient alors envoyé un courrier de félicitation à M. Nikolic, farouche défenseur de l’intégrité territoriale de la Serbie, le félicitant pour son « programme courageux, clair et net, de résistance nationale, faisant suite aux nombreuses humiliations et menaces mondialistes qu’a du subir le peuple de ce courageux pays ». Dimanche 3 février M. Nikolic a finalement été battu par M. Tadic, avec 47,72 % des voix contre 50,56 % à son adversaire. Une élection intervenant au moment où les dirigeants musulmans et albanophones du Kosovo ont annoncé qu’ils proclameraient unilatéralement l’indépendance de cette province serbe (FDA Quotidien du 23/01/2008). Pour remporter cette élection et à l’instar de la quasi-totalité des dirigeants politiques serbes, Boris Tadic a lui aussi affirmé ces derniers mois son opposition au séparatisme kosovar. Mais sa volonté de faire entrer la Serbie dans l’UE fait plus que sérieusement douter de sa détermination, les instances dirigeantes européistes étant favorables à un Kosovo indépendant, démembrement de la Serbie qui a aussi reçu l’aval de la Maison Blanche… et des partisans du Djihad.