« Désastreux, calamiteux en termes d’image » : c’est en ces termes que le député UMP Jean-Pierre Grand a résumé la pitoyable mascarade politicienne de Neuilly-sur-Seine. Après avoir éjecté David Martinon de la tête de liste, le secrétaire général du parti sarkozyste, Patrick Devedjian a annoncé mardi sur ordre de Sarkozy que le candidat naturel à sa succession ne serait pas Arnaud Teullé, ancien colistier de M. Martinon, élu municipal depuis deux mandats (dont un comme adjoint au maire), à la tête de la section UMP de Neuilly depuis 10 ans, mais le candidat divers-droite et chef d’entreprise Jean-Christophe Fromantin. M. Teullé a indiqué son intention de maintenir sa candidature. Neuilly, sous les feux des projecteurs comme exemple emblématique de la chute de la maison Sarkozy, est aussi connu pour son célèbre facteur, Olivier Besancenot qui représente l’exacte pendant internationaliste de la droite mondialiste au pouvoir. Le petit protégé d’Alain Krivine cultive en tout cas un sens de la dissimulation que ses petits camarades prêtent habituellement à la « classe bourgeoise ». Besancenot, qui partage avec les ultra-libéraux le rêve d’un monde sans frontières, se drape dans sa position de damné de la terre, pauvre petit postier à 1200 euros par mois. Mais le fils spirituel du créateur de l’Armée rouge est moins disert sur l’appartement qu’il a acquis au cœur quartier bobo du Sacré Coeur en plein Montmartre, le plus cher du 18éme, où les postiers sont peu nombreux. Et son épouse, Stéphanie Chevrier, n’est pas non plus une victime du système capitaliste, loin s’en faut. Elle travaille au sein de la direction des éditions Flammarion – qui a édité plusieurs des pensums signés par M. Besancenot – et bénéficierait d’un des plus hauts salaires de l’édition… et d’un carnet d’adresses médiatique bien fourni… Besancenot, révolutionnaire préféré du Medef, était lundi en Avignon dans le cadre de sa tournée pour préparer les esprits à la création de son « parti anticapitaliste » qui succèdera à la LCR, nouvelle formation protestataire grâce à laquelle il espère capitaliser le mécontentement du peuple de gauche.
« Deux zélotes de la mondialisation »
Dans la cité des Papes, comme à son habitude, Olivier Besancenot s’est lancé dans un vigoureux plaidoyer immigrationniste en appelant à une manifestation sur ce thème de tous les partis de gauche. Comme l’a noté Marine Le Pen, « le faux-nez de la lutte anti-capitaliste rejoint ainsi Jacques Attali, qui propose de son côté de favoriser l’immigration, « facteur de richesses », pour « relancer la croissance ». Ces deux zélotes de la mondialisation se retrouvent ainsi sur la même ligne pour livrer les travailleurs français à la concurrence déloyale d’une main d’œuvre étrangère qui tire les salaires vers le bas. En faisant croire aux Français, frappés quotidiennement par le chômage et les délocalisations, que l’immigration est une « chance pour la France », Olivier Besancenot et l’extrême gauche trahissent les travailleurs français, se faisant les meilleurs suppôts du capitalisme financier ». Invitée de RMC info et BFM TV mercredi, Marine Le Pen a rappelé de nouveau son opposition frontale à la politique de Nicolas Sarkozy, « l’ultralibéralisme sauvage, qui est le fondement de la philosophie (du chef de l’Etat) », le recours à « l’immigration massive » qui va entraîner « un désastre social pour notre pays ».
Erdogan enfonce le clou
Alors que la police danoise a annoncé en début de semaine avoir déjoué un projet d’attentat contre l’un des dessinateurs du quotidien Jyllands-Posten qui avait publié en septembre 2005 des caricatures de Mahomet (FDA Quotidien du 07/02/2006), un dano-marocain et deux tunisiens ayant été arrêtés, le Premier Ministre turc Recep Tayip Erdogan a suscité une nouvelle fois la polémique. Il s’est élevé dimanche contre « l’assimilation » au cours d’une allocution prononcée à Cologne devant des immigrés turcs et des Allemands d’origine turque. Mardi à Ankara, M. Erdogan a enfoncé le clou devant les parlementaires turcs en affirmant : « Je le répète : l’assimilation est un crime contre l’humanité ». Il a mis en garde contre « toute tentative de vouloir assimiler la communauté turque », affirmé que les Turcs devaient garder leur propre culture. In fine le politicien islamiste a exigé que les dirigeants allemands se contentent de prôner l’intégration des 3 millions d’Ottomans vivant officiellement outre-Rhin. Cette sortie assez agressive du dirigeant turc, taxé du gros mot de « nationaliste », le même Erdogan qui s’élève radicalement contre toute revendication par l’Europe de « ses racines chrétiennes », a provoqué l’émoi et gêné les partisans de l’entrée dans l’UE de ce pays asiatique et musulman. Car si M. Erdogan s’est déclaré prêt à « faire le nécessaire » pour une meilleure intégration des immigrés turcs à la société allemande, cette polémique légitime le discours du FN qui ne demande pas en France l’intégration des populations d’origine non européenne, songe creux dont les politiciens ont plein la bouche, mais leur assimilation.
L’assimilation, avant qu’il ne soit trop tard…
Comme le rappelait Marine Le Pen au cours de la campagne présidentielle, c’est justement parce que l’assimilation est difficile, voire douloureuse, en ce qu’elle nécessite l’abandon des spécificités culturelles, identitaires propres à un individu, qu’elle est la preuve de l’amour d’un Français d’origine étrangère pour la France et de sa volonté de participer pleinement à la communauté de destin de notre nation. On peut concevoir, comprendre que ce sacrifice soit jugé trop lourd, impossible pour un non-européen, mais il doit alors en tirer les conséquences logiques, retourner vivre dans son pays d’origine et non pas se réfugier dans un communautarisme qui menace notre pays d’implosion. Encore faut-il comprendre, et là encore le FN ne cesse de le répéter, que cette assimilation des populations allogènes n’est possible à grande échelle qu’à partir du moment où il est mis fin à la poursuite d’une immigration de peuplement qui exacerbe les revendications communautaristes et débouche sur la violence, l’exemple actuel du Kosovo étant à cet égard emblématique. Sans même parler des tensions qui se manifestent dans les Etats du sud des Etats-Unis où les immigrés originaires du continent sud-américain sont désormais suffisamment nombreux pour ne plus se donner la peine d’apprendre la langue américaine. Un cas de figure que l’on retrouve également dans de nombreux quartiers des grandes villes américaines où se concentrent les communautés asiatiques.